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[FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki
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 :: Constance :: La Soul Society :: Rukongai
MessageSujet: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyDim 15 Mai - 0:03
Des gens paresseux882 mots ▬ dialogue en #FF6699
Last Drops

Jeune âme de dix ans, tu marches dans ton district à la recherche de quelque chose à manger, pour toi, pour ton groupe, pour les autres. Ils ont pris l'autorité alors que tu les as aidés à s'unir, et ils ne veulent plus que tu te lies avec les autres. Mais tu le fais quand même, vous n'êtes pas les seuls à avoir besoin de quoi manger. En soi, tu sais très bien que tu ne ressens pas trop la faim, presque jamais même. Manger est un plaisir, que tu veux faire partager. Peu importe les risques que tu dois prendre pour ça. Tu es téméraire, pour ton jeune âge, et vu que tu ne te souviens pas de ton ancienne vie, c'est tout ce que tu sais être. Tu ne diras pas que tu n'as pas peur de la mort, c'est totalement faux, c'est un sujet que tu ne veux pas évoquer tellement tu en es effrayée. Tu veux juste que tout le monde soit à la même place. C'est tout. Que ce soit toi, les marchands, les nobles.

En parlant de marchands, tu en vois un avec une quantité assez surprenante de pain. Aussi discrète que possible, tu te mets accroupie et, relevant un peu ce qui te sert de robe, tu commences à en mettre dedans. Et, alors que tu t'apprêtes à en prendre un dernier, tu vois qu'il t'a repérée. Sans plus attendre, tu pars en courant, le plus loin possible, emportant tout ce que tu as déjà pu prendre. Personne ne t'a jamais dit que voler était mal, mais tu es persuadée que tu le fais pour une bonne cause, que ça appartient à tout le monde !

Derrière toi, un homme te pourchasse, avec une vieille lame émoussée. Il crie, tu l'entends, il veut récupérer ce que tu lui as pris, coûte que coûte. Tu ne comprends pas. Tu veux juste faire plaisir aux gens, alors pourquoi les adultes se mettent en colère contre toi ? Surtout que ça ne concerne pas tous les adultes, juste certains, qui, en plus, ont réussi à trouver des katanas ! Tes petites jambes te portent aussi loin qu'elles sont en mesure de le faire. Tu penses lui avoir échappé, alors tu commences à tourner la tête, sans t'arrêter, pour voir où en est ton assaillant. C'est à cet instant que tu ressens une vive douleur. Ton tissu a été coupé sur une bonne longueur, au niveau de ton dos. Tu saignes, tu as mal, tu sens les larmes te monter aux yeux. Tu tombes, faisant rouler au sol tout ce que tu as pris avec toi.

Tu ne dis rien, tu souris en contenant ta douleur. Tu souffres, tu sens que quelque chose est à vif, mais tu ne serais pas en mesure de dire quoi, puisque tu n'y connais rien en anatomie. Le visage au sol, tu ne bouges pas, tu ne peux pas de toute façon. On pourrait te prendre pour quelqu'un de mentalement instable en comparant la satisfaction de ton visage avec la blessure de ton dos.

« Comme s'j'allais r'prendre d'la bouffe tombée dans d'la poussière ! Ça s'vendra jamais ! »

Des bruits de pas, tu l'entends repartir. Tu restes encore comme ça de longues minutes, tu ne peux pas faire mieux.

Malgré ce que tu dois transporter, puisque tu ne compte pas abandonner ta nourriture que tu as si durement acquise, tu te redresses. Ça te prend une éternité, ou du moins, c'est l'impression que tu as. Tu as rattrapé ce que tu pouvais dans tes bras, mais tu n'as pas pu tout avoir, tu n'as pas la carrure pour ça. Tu donnes quelques morceaux de ce pain à des personnes autour de toi, en souriant, en souffrant. C'est pour être généreuse, mais aussi pour en porter moins. Tu te dépêches malgré tout de quitter cet endroit. Tu ne veux pas qu'il te retrouve, armé avec des confrères, pour venir t'achever.

Le chemin du retour se fait beaucoup plus lent. Tu distribues aux habitués qui te voient passer depuis quelques années, mais ils ne se rendent compte que trop tard de ton état, de tes sueurs froides. Bien sûr que tu allais tomber malade, voire pire. Tu as une plaie béante dans le dos, quelques gouttes de ton sang maculent parfois le sol.

Une fois que tu as fait ta part du boulot, c'est à dire, remplir les estomacs de quelques habitants du district, tu recommences à courir, du mieux que tu peux, pour retourner à ta maison. Mais tu trébuches à nouveau. Tu n'es plus en état de rentrer. Tu trouves un endroit calme où te poser, et tu commences à grignoter. Il va falloir que tu sois patiente, ou que cette plaie se cicatrise seule. Seule, c'est un bien grand mot. Tu ne sais pas comment faire. Tu n'as jamais été blessée comme ça, et ce n'est pas toi qui t'occupe de la santé dans ton groupe. La mort que tu crains tant serait-elle venue te rendre visite plus tôt que prévu ? Non.

Tu ne veux pas y croire. Et c'est probablement cette force qui te fait résister à la fièvre qui monte et qui menace de te faire perdre connaissance. Puis le pain, aussi. Manger redonne des forces.

Setsu Fuuizumi
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyDim 15 Mai - 2:36

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Trainant dans les rues du Rukongai, Naoki ne savait plus vraiment quoi penser. Sans vraiment s’en rendre compte lui-même, il était parti à la recherche de son lieu de naissance, chose qu’il n’avait encore jamais fait. Oh, il y avait bien pensé, des fois, mais il y avait toujours quelque chose d’autre sur le feu, une nouvelle tâche à effectuer. Concrètement, en raison de son milieu, il en était venu à ne pas attendre grand-chose du ghetto des esprits, tout particulièrement dans les districts les plus éloignés du Seireitei qui eux ne contenaient que des barbares divers ainsi que quelques félons qui n’avaient rien à apporter à qui que ce soit. Malgré tout, sa mère lui avait toujours décris la forêt où elle l’avait trouvé avec une grande admiration et quand ils n’étaient que tous les deux, elle lui expliquait que rien n’était jamais tout noir ou tout blanc, peu importe le milieu. Pendant longtemps, il l’avait écouté sans la comprendre et depuis sa nomination au poste de Capitaine de la 3ème division, les souvenirs qu’il avait d’elle se faisaient de plus en plus minces. Quand il s’était finalement décidé à se déplacer pour le Rukongai, il s’était dit qu’après tout, ces quartiers n’étaient pas si mauvais. Bien sûr, le style et les richesses n’étaient pas tout à fait dans la même catégorie que ce à quoi on l’avait habitué, mais c’était bien assez pour vivre décemment. Du moins, c’est ce qu’il crût au début. Bien vite, il se rendit compte que s’éloigner du Seireitei était synonyme de reculer dans le temps et quand il arriva dans le district qui l’avait vu naître, il ne trouva qu’une bande de sauvages qui ressemblaient davantage à des bêtes qu’à des Hommes. Plusieurs fois, on tenta de l’attaquer et à chaque nouvelle tentative, il se contentait de désarmer l’attaquant et de l’envoyer dans les roses avant de reprendre sa route. Peu lui importait de revoir cette forêt, peu lui importait ses racines car elles n’avaient rien à voir avec ce qu’il était désormais. Quelque part, ce qu’il espérait était de retrouver un peu de celle qui l’avait recueilli et au fil du temps, il s’était retrouvé à court d’endroits où chercher. Au bout de quelques heures, il parvint à retrouver des signes reconnaissables qu’il avait tiré des anciennes histoires de sa mère, dans des coins bien enfouis de sa mémoire. Plus il se rapprochait de son objectif, plus son pas se faisait hâtif sur un sol d’un noir de jais, sans même qu’il s’en aperçoive. Il continua ainsi un petit moment, le cœur battant à tout rompre tandis que son sabre bandé tapait contre sa hanche. Petit à petit, il finit malgr étout par ralentir l’allure. Dans le doute, il avait continué sa course un peu plus que nécessaire, mais quelque chose n’allait pas, il aurait dû être sur place depuis un moment et pourtant, rien en vue.

Aveuglé par ses anticipations, il avait mis bien trop de temps à remarquer ce qu’Hekireki avait tout de suite assimilé, sans réussir à le lui dire. Si il n’avait pas vu l’ombre d’un arbre depuis qu’il avait commencé à suivre les signes, ce n’était pas parce qu’il n’était pas encore arrivé à destination. Cela faisait même un certain temps qu’il avait dépassé l’endroit où ses géniteurs l’avaient abandonné, mais il avait été bien incapable de s’en rendre compte. Posant son regard un peu partout aux alentours, il put voir qu’il se trouvait sur un terrain plat à perte de vue, recouvert ça et là de grandes parcelles noircis par les flammes. Ses jambes flagellèrent sous poids quand il comprit ce qu’il avait sous les yeux et une déception inattendue l’envahit, le faisant tomber mollement à genoux.

Lui qui s’était attendu à trouver une oasis de paix au milieu d’une zone barbare, il s’était fait écraser ses espérances du talon, de façon assez sale. Naoki était plus ou moins conscient du fait qu’en venant dans ces terres reculées, il espérait trouver des réponses à des questions qui n’en auraient jamais. Même en s’en rendant compte, le choc de voir l’endroit où sa vie avait pris un tournant décisif réduit en cendres n’avait rien de plaisant. Il avait failli emmener Shinobu et était tout de même satisfait de ne pas l’avoir fait car il n’aurait pas souhaité qu’on le voit dans ce genre de posture déplorable. Une fois repris, il se releva et remonta sur ses pas en traînant les pieds, espérant pouvoir se mettre quelque chose sous la dent pour se contenter au moins l’estomac. L’esprit de son sabre tenta de lui lancer des piques pour lui changer les idées, mais il l’ignora en continuant sa route. Un type un peu sale parvint malgré tout à le sortir de sa transe en gueulant quelque chose avec un parlé peu soigné et très rude à entendre et, en revenant à lui, il posa les yeux sur un petit bout de fillette étendue sur le sol, une sale blessure lui courant sur le dos. Il comprit la situation en un éclair et fit volte-face, furibond. Suivant le marchand avant qu’il ne disparaisse dans la foule, Naoki le rattrapa en l'agrippant par le col de sa chemise, le retournant cul par-dessus tête pour le projeter violemment au sol. Son sang lui bouillonnait dans les tempes et il arma son poing avant de l’abattre avec violence sur la face du roturier.

-Tu tues un enfant, et tu t’inquiètes pour ton pain dégueulasse ?!

Hurlant comme il l’avait rarement fait, il enchaîna avec une droite, puis une gauche, et ainsi de suite. Bien sûr, ce qu’il avait vu était absolument excécrable mais tout ça faisait un amalgame vicieux avec beaucoup de problèmes non-résolus pour lesquels il ne pouvait punir les fautifs. Tandis que ses poings volaient, il voyait des flashs de sa mère lorsqu’il était encore enfant, de la forêt ravagée par le feu, de son père à genoux, le Zanpakuto brisé. Il frappait en hurlant des remontrances envers l’odieux personnage qu’il avait sous le bassin mais depuis qu’il l’avait attrapé, ce n’était plus lui qu’il voyait et il se sentait incapable de s’arrêter de lui-même, transi de rage. Au bout de ce qui lui sembla une éternité un peu floue, ses poings arrêtèrent d’atteindre sa cible et il fit quelques moulinets dans le vide avant de comprendre qu’on le tirait en arrière. Se dégageant de ceux qui l’avaient empoigné, il remit sa chevelure en place, le souffle court. Titubant en arrière de façon un peu maladroite, il trébucha sur une butte de terre et tomba sur les fesses, dos à un mur.

Observant sa victime inerte au sol comme si il survolait son propre corps, il baissa les yeux sur ses yeux qu’il trouva pleines de sang. Son Haori lui, était boueux comme jamais et s’était déchiré au niveau des manches. A ce moment, il se trouva plutôt pitoyable et se releva gauchement, avant de s’éloigner sans se soucier de celui qu’il venait de tabasser. Son sort lui importait peu mais en voulant faire le justicier, il s’était laissé aveugler par ses démons personnels. En revenant instinctivement sur les lieux où il avait vu la petite pour la dernière fois, il s’aperçut qu’elle avait disparu, tout comme le pain. Le Capitaine la suivit machinalement en cherchant les traces de sang et les gens à qui on avait donné du pain, les deux se complétant assez bien pour l’aider à retrouver la gamine. Sur le chemin, il troqua une partie de ses objets de valeur  contre assez de viande cuite et de légumes divers pour remplir à profusion son Haori qu’il recycla pour l’occasion en grand sac après avoir sectionné les parties trop imbibées. Une fois cela fait il continua sa recherche mais arriva rapidement à la fin de la piste qu’il suivait jusqu’alors. Un peu dépité, il se crut à court d’option lorsqu’un petit bruit de mastication le fit tourner le regard sur une petite ruelle adjacente.

Il se déplaça vers la source du bruit en commençant à réciter des sorts de Kaido, piochant dans les plus efficaces qu’il avait appris, même si ils ne suffisaient que pour les premiers soins. Il arriva à portée de la petite vers la fin de son incantation et s’agenouilla à ses côtés, les mains à distance respectable de ses blessures, tentant d’être le plus avenant possible. Pour le moment, il devait pouvoir la stabiliser mais elle aurait certainement besoin de soins qu’il ne pourrait lui apporter. Malgré tout, tout ce qu’il pouvait faire pour le moment était de déposer son Haori-sac au sol et de l’ouvrir comme une grande nappe de pique-nique (à un prix cependant bien plus exorbitant). Se saisissant d’une cuisse de poulet grosse comme son biceps, il alla s’assoir en face de la petite, se dégageant le plus possible pour ne pas trop l’intimider tout en restant à distance de nourriture.

-Moi, je n'ai jamais eu à voler, alors je n'ai pas vraiment à te faire la leçon là-dessus. Cela dit, si tu dois te retrouver dans cet état là, autant prendre quelque chose de savoureux. Qu'est-ce que tu en dis ?

Un peu maladroit, surtout avec les jeunes qu’il n’avait pas vraiment l’habitude de côtoyer, il s’arrêta en se demandant si il n’avait pas violé une bonne quarantaine de convention de société qui prenaient place dans une discussion entre deux personnes de milieux diamétralement opposés. Elle devait sans doute le voir comme un vieux con de riche qui pensait guérir la faim dans la Soul Society en dévalisant (légalement) un stand un brin douteux. Ce n’était pas vraiment ce qu’il avait en tête, même l’idée de faire une bonne action, aussi risible soit-elle, ne lui était pas désagréable. Une certaine dose d’égoïsme inavouée prenait également place dans la décision qu’il avait prise. Depuis quelques temps, l’accumulation de plusieurs choses l’avait rendu un brin à cran et il repoussait inconsciemment le moment où il devrait retourner au Seireitei. Dans un coin de sa tête, il entendit clairement son Zanpakutô lui dire que c’était un « pauvre, pauvre petit gosse de riche ». Exécutant un petit signe de main, il se présenta à la jeune âme qu’il avait en face de lui, la bouche à moitié pleine.

-Je suis Naoki Sano. Dit-il un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait souhaité avant de pointer la pile de nourriture prestement accumulée. Il y en a manifestement trop pour nous deux, alors si tu veux, je pourrais t’aider à tout déplacer plus tard. Quand ton dos sera vraiment rétabli, en tout cas.

Sacré Naoki ! En moins d'une minute, il avait réussi à totalement flinguer toute norme tolérable d'approche, sans même parler de l'image que son rang était censé préserver. Des siècles à restreindre ses relations sociales au strict minimum l'avaient transformé en ovni qui n'avait aucune idée de ce qu'il convenait de dire dans ce type de situation, si toutefois on était supposé s'y retrouver, pour commencer. Si il avait eu cent ans de moins, se rendre compte de tout ça lui aurait certainement fait monter le rouge aux joues mais depuis cela, il avait du chemin. Il s'était fait à l'idée que si on ne le comprenait pas forcément, lui au moins y arrivait, dans la plupart des cas. Il fallait bien que ce soit suffisant.



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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyDim 15 Mai - 11:04
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Alors que tu commences à avoir du mal à mâcher ton dû, les yeux à moitié fermés, tu sens que tu perds de plus en plus de ta force, et que tu ne tiendras pas longtemps. Tu luttes, le plus possible pour repousser l'échéance. Pour une fois que tu demandes à avoir un minimum d'influence sur ta propre vie, et que tu ne te laisses pas emportée par la fatalité, tu as l'impression qu'on ne te donnera pas ce que tu veux. C'est peut-être trop demandé. Ça allait forcément finir comme ça, de toute façon, depuis le jour où les « chefs » ont décrété qu'aller chercher ce qu'il vous fallait était mieux en solo, pour en avoir le plus possible. Tu es contre ça. Si quelqu'un avait été avec toi, tu sais que rien de tout ça ne serait arrivé, alors, la faute, tu la rejettes plus sur eux que sur le marchand, qui ne faisait que vouloir reprendre ce qui était à lui. Tu n'aurais pas aimé qu'on te prenne ton verre d'eau, à la maison. C'est la même chose, c'est juste que tu n'y as pas pensé obsédée par l'idée d'être un tant soit peu utile dans ce monde. Ou simplement, dans ce district. Certaines personnes verraient cet endroit comme une dystopie constante, mais tu es heureuse d'être ici. Ce n'est pas le quatre-vingtième. Là-bas, tu serais déjà morte depuis longtemps. À comparaison, le Seireitei, derrière les murs que tu as pu voir un jour en t'en rapprochant, n'est pas une utopie non plus. Certains ont plus de chance, ou plus de talent que d'autres. Et cette dystopie, ainsi que ton état, ne sont là que parce que les gens ne savent pas partager – c'est ce que tu penses. Si le partage était acquis, les choses ne seraient probablement pas ainsi, et tu serais possiblement avec une famille, à manger, autour d'une table.

Tes rêves t'emportent progressivement vers un monde où tu ne sentiras plus la douleur qu'il te lance le dos. Tu n'as jamais eu aussi mal. Et ta toute dernière chute n'a pas arrangé la situation. Le pain devient de plus en plus difficile à avaler et tu te sens défaillir. Jusqu'au moment, où tu es soudainement apaisée. Bien sûr, tu n'as pas cicatrisé d'une seconde à l'autre, mais l'hémorragie va beaucoup mieux. Comme si l'on te sortait d'un sommeil éternel, tes yeux s'ouvrent tant bien que mal. Ta vision est encore un peu embrumée, mais tu distingues sans souci une longue crinière blanche. Tu n'en as jamais vu ici, tu sais que cette personne ne vient pas de Sabitsura. Instinctivement, tu te redresses, presque debout et prête à t'enfuir. Pile au moment où tu te sens un peu mieux, il faut que ta route croise celle d'un inconnu. Quelque part, tu es persuadée que les gens des premiers districts mangent les enfants des endroits les plus reculés. On t'a raconté ça, un soir. Et il a bien la tête de quelqu'un des premiers districts qui mangent les enfants du soixante-quatrième !

Les suppositions – totalement absurdes – que tu fais partent en fumée. Le monsieur mangeur d'enfants te montre, sur un tissu tout blanc, beaucoup de nourriture. Pourquoi il fait ça ? Tu doutes quand même, tu te dis qu'il fait ça pour mieux te faire cuire après. Surtout que là, il mange, sous tes yeux, en face de toi. Est-ce que c'est quelque chose de fréquent quand on est proche des murs ou dans les murs ? Dans tous les cas, tu ne comprends pas. Tu l'écoutes te parler, puisque, même si tu voulais vraiment partir, tu irais encore tomber dans quelques mètres. Et ça ne te mènera à rien. Tu pèses le pour et le contre assez rapidement dans ta tête. Il vaut mieux rester ici. Puis, les riches sont toujours riches, et les pauvres sont toujours pauvres. C'est pour ça que tu ne te fais pas de remarque très vite, mais le « dans cet état », te vexe un peu. Tes raisons sont louables ! Tu vas lui faire comprendre, et il verra qu'il ne faut pas sous-estimer ta résistance ! Ceci dit, tu tousses un peu. Avec toute la poussière que tu as eu l'occasion de fréquenter depuis que tu as décidé de sortir de la zone marchande, il n'est pas étonnant que ton corps ait envie de tout rejeter.

Puis, il se présente à toi. Tu n'es pas contre connaître l'identité de celui qui va potentiellement te dévorer, à l'instar de cette cuisse de poulet qui n'a côtoyé le monde que quelques secondes. Et, de ce que tu entends, cette nourriture sur ce machin blanc, c'est aussi pour toi ? Et il veut t'aider à ramener tout ça à la maison ? Tu ne te fais pas prier. Avant même d'assimiler son nom correctement, tu as déjà mis des légumes dans ta bouche. Des étoiles se mettent à briller dans tes yeux, tu as envie de tout goûter. Il y a deux trois trucs que tu connais, mais c'est tout, tout le reste est quelque chose de nouveau. Comment cet homme a pu obtenir ça ? Tu te fais violence pour te souvenir qu'il est riche, parce qu'il a la tête du riche. Pourquoi il te donne ça ? Tu ne sais pas. Si ça se trouve, c'est empoisonné et tu vas mourir dans deux minutes. Au moins, tes douleurs auront été calmées. Avec tout ce que tu découvres, maintenant, tu en as complètement oublié ton dos. Pourtant ton corps, lui, s'en souvient, ce qui fait que tu gigotes un peu sur place, histoire de bien te mettre à ton aise, sans pour autant devoir trop te pencher pour attraper à manger.

Finalement, le monsieur ne mange peut-être pas des enfants. Ignorant ton corps, tu prends une poignée de légumes et tu lui tends. Il pensait vraiment que tu ne verrais pas certains détails ? Il faut être capable de tout voir pour survivre, et bien sûr, tu n'as pas loupé ça – puisque c'est surtout ça qui t'a fait dire qu'il aimait les enfants cuits à la vapeur.

« Mange, t'as du sang sur les mains. Faut manger pour aller mieux. »

De l'autre main, tu continues à étancher ta soif de curiosité, plus que ta faim, t'émerveillant devant chaque ingrédient que tu découvres, dont tu ignores le nom, mais dont tu retiens la forme. Un jour, tu auras quelques économies, et tu pourras t'acheter de ton truc préféré. Telle que tu es partie, lui qui pensait qu'il y en avait trop pour deux... Au final, il y en aura assez pour toi seule ! Tu as enfin retenu son nom d'ailleurs. Tellement plus court que le tien, mais il sonne bien tu trouves. Un peu de courage en plus, et tu accepteras de lui faire confiance pour aujourd'hui. Mais pas encore, tu ne sais vraiment pas s'il va retourner sa veste ou non. Tu n'es pas prête à prendre un tel risque, surtout quand tu n'es pas dans la capacité de fuir. Tu cours vite, pourtant, mais le malus que ta blessure t'accorde t'empêche d'user de cette option. Donc tu vas aviser. Et, en fonction de ça, il sera peut-être ton nouveau meilleur ami.

« Pourquoi t'es à Sabitsura ? Tu viens pas d'ici, je t'ai jamais vu. Et pourquoi tu me soignes et tu me donnes à manger ? C'est toi qui m'a soignée, hein ? Mais j'ai rien demandé tu sais. Y'a des gens qui meurent tous les jours. »

Trop de réalisme pour une pauvre petite de ton âge. Tu devrais être bercée de douces illusions. Tu devrais croire au prince charmant qui a le coup de foudre pour toi et qui t'emmène loin, dans un superbe endroit, où personne ne manque de rien. Mais il n'est pas question que tu aies ce point de vue. Tu ne dis pas toujours la vérité aux autres, cependant, tu refuses de te mentir à toi-même.

Et pourtant, tu aimerais tellement croire à ces illusions.

D'y penser, tu sens des petites larmes venir au coin de tes yeux, mais tu ne veux pas pleurer, tu n'as pas le droit de pleurer. Alors tu manges, pour oublier. Puis, tu te rappelles de la présence de monsieur riche. Enfin, Naoki Sano. Tu vas pas l'appeler comme ça, ce n'est pas ton genre, ni de ton âge. Il y a autre chose que tu vas faire, et tu espères qu'il accédera à ta demande. Ce n'est pas grand chose, vraiment rien d'exceptionnel, mais tu y tiens, parce que toi aussi tu as besoin de t'aérer l'esprit. Et, quitte à y passer, tu préfères le faire dans de bonnes conditions. Ah, voilà peut-être la raisons des perles qui s'apprêtent à rouler le long de tes joues.

Plus difficilement que tu ne l'aurais cru, tu te lèves et tu vas doucement te réinstaller entre lui et le festin – même si tu fais glisser le tout pour que ça soit à côté de vous, et non pas uniquement derrière toi. Tu veux l'avoir sous tes yeux, au plus près possible. Peut-être qu'il réussira à le faire. Tu t'allonges du mieux que tu peux, ce qui te soulage énormément, comme si ton dos s'était remis de tout ça lui même. Et, pour caler ta tête, tu te sers de la jambe de l'invité du district. Il ne t'en voudra pas, de toute façon, vous ne vous reverrez probablement jamais après.

« Moi c'est Setsu. Dis Naokin, tu me racontes une histoire ? »

Tu as bien besoin de ça pour oublier ta misérable vie. Et peut-être que lui aussi, que la raison pour laquelle ses poings sont teintés de rouge se dissipera au fil de cet instant privilégié.  

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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyDim 15 Mai - 16:12

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Depuis son arrivée, il sentait la petite sur la défensive mais il ne s’en préoccupa pas vraiment. Ayant oublié le sang qui lui séchait déjà sur les mains, il se disait que de toute façon, c’était un comportement plutôt normale qu’elle adoptait tandis que lui n’était pas forcément dans son milieu. Ce qui le rassurait, c’était d’avoir pu lui venir en aide sans trop l’apeurer, ignorant combien de temps elle aurait pu tenir sans qu’il ne la stabilise dans des allées aussi cradingues. En tout cas, elle avait pu ouvrir les yeux et se redresser un peu et même si elle semblait encore un peu dans le brouillard, elle reprenait petit à petit des couleurs. Il avait parfois l’impression qu’elle pesait ses chances si jamais elle devait prendre la poudre d’escampette, mais il se disait que malgré le Kido qu’il avait utilisé sur elle, la gamine ne pourrait jamais aller bien loin. De mémoire, il se retapait tous les moments où il s’était déplacé dans le Rukongai pour tenter de se rappeler si il avait vu quelque part quoi que ce soit ressemblant de près ou de loin à un endroit réservé au soin mais il avait très peu de connaissances qui trainaient dans ces quartiers. Une fois ses propres expériences épluchées de A à Z, en vain, il tenta de se remettre en mémoire tous les petits détails qu’auraient pu lui dévoiler Shinobu sur le Rukongai, lui qui y avait passé bien plus de temps. Mi-rien, mi-que dalle et re mi-rien derrière. Après avoir tabassé presque ( ?) à mort un marchand véreux, il commençait presque à avoir peur de se retrouver avec une gamine morte sur les bras, chose qu’il aurait définitivement pu éviter. Ce n’était pas vraiment ce que certains lui avaient montré de l’image des nobles. Combien auraient ri (dans le meilleur des cas) en le voyant ainsi avec une gamine de basse engeance à manger de la nourriture de basse qualité tout en crapahutant dans la crasse et la boue. Peu importait, au fond. Les gens « de son milieu » étaient généralement une bande de gros snobs qui se reposaient sur les lauriers de leurs ancêtres et dans ce genre de situation, il les aurait sûrement fait taire à la fois par la finesse de sa rhétorique mais surtout par un bon sandwich aux phalanges en plein dans le ratelier. Quelque part dans sa tête, il entendit une voix un peu gênée lui dire quelque chose qui se voulait tendre.

*Tu sais, Naoki, la noblesse, c’est ce que tu fais là. Moi je dis ça, mais c’est parce qu’elle, elle aurait fait pareil, c’est tout. On s’en fout, de l’avis des porcs.*

En esquissant un sourire, il déposa la main sur son arme couvert de bandages, lui murmurant un petit remerciement. Il s’était un peu rassuré en se disant que, même si cela risquait de lui prendre un peu de temps, il pouvait toujours l’emmener au Seireitei, même si il ne savait pas trop comment elle risquait de prendre la chose. Tandis qu’il commençait à se dire qu’elle n’était peut-être pas en état de manger davantage, elle le surprit en se jetant (du mieux que son état le lui permettait) sur la pile de nourriture avec ce qu’il aurait pu appeler un bon coup de fourchette, si ils avaient eu la décence d’avoir des couverts. Quand elle lui tendit une poignée de légumes, il cligna plusieurs fois des yeux sous l’impact de ce qu’elle venait de lui dire. Un peu éberlué, il prit ce qu’elle lui passait, les yeux rivés sur ses mains où le sang semblait s’être mêlé à sa peau pour en changer la teinte. Un peu gêné, il se recula en gobant distraitement quelques radis. Ce n’était pas ici qu’il trouverait de quoi se laver les mains, l’eau avait une importance bien plus grande que cela ici et il pouvait bien se permettre d’attendre un minimum, même si maintenant qu’il en avait de nouveau conscience, la sensation du liquide séché sur ses mains lui était assez inconfortable. Malgré tout, sa bonté un peu naïve avait quelque chose d’incroyablement touchant. Alors qu’elle devait traverser quotidiennement des expériences qu’il osait à peine imaginer, elle trouvait encore le temps de s’inquiéter pour lui et sa petite vie aisée. Dans son milieu, c’était quelque chose qu’il trouvait assez rarement. Comme quoi, le fait d’avoir des moyens n’encourageaient pas forcément à les partager avec autrui. Lui souriant avec tendresse, il la remercia enfin pour son geste, s’émerveillant tellement de la voir fureter entre les ingrédients qu’il en oubliait lui-même de se nourrir davantage, picorant sans vraiment s’en rendre compte dans ce qu’elle lui avait gracieusement cédé.

Face à sa pluie de questions cependant, son sourire retomba graduellement. Malgré une certaine innocence inhérente à son âge, sa vie l’avait obligé à mûrir sur bien des points bien plus vite qu’elle n’aurait dû. Elle avait dû être confrontée bien plus tôt à la réalité des choses et même si la vie qu’il avait été forcé d’avoir avait quelques inconvénients (qui étaient plutôt des obligations ennuyeuses, mais rien de bien méchant), il était tout de même plutôt bien loti, dans l’ensemble. En voyant cette petite, si terre-à-terre et directe en parlant de la mort comme si c’était une broutille, non seulement en général mais également pour la sienne, il se trouva ridicule pour toutes les fois où il avait pesté sur les devoirs qui lui incombaient. Tout ça semblait particulièrement dérisoire, face à la dureté du Rukongai. Sans se démonter et afin de faire naître le dialogue, maintenant qu’elle semblait dans de meilleures dispositions, il entreprit donc de lui répondre.

-Oula, quel interrogatoire ! Alors, déjà, je suis venu ici par hasard. De base, j’étais venu voir l’endroit où je suis né mais…Il n’y a plus rien, là-bas. Je pense que ça fait un certain temps. Alors, je me suis mis à errer. Commença-t-il, l’air un peu perdu en repensant aux arbres calcinés. C'est adorable d'appeler ça du "soin". J'en suis pas spécialement fier, mais j'ai fais de mon mieux.  

Se penchant en avant, il posa une main bien à plat sur sa cuisse en tentant de lui faire le regard le plus sérieux dans tout son inventaire. De sa main libre, il pointa un index accusateur dans sa direction.

-Et puis, personne ne devrait parler aussi légèrement de la mort, encore moins un petit bout comme toi ! Bien sûr, des gens périssent tous les jours, toutes les secondes, parait-il, tellement on est nombreux. Cependant, ça ne veut pas dire que tu ne dois pas t’agripper à ta vie de toutes tes forces, parce que sans ça, il ne te reste plus rien.

Allant s’adosser de nouveau au mur qui se trouvait derrière lui, il croisa les bras après avoir attrapé un bout de lard qu’il enroula sur lui-même avant de l’enfourner prestement. Avec un peu plus de légèreté, il reposa son regard sur la petite fille dont il ignorait toujours le nom. Choisissait-il les bons mots, pour bien faire passer son idée ? Concrètement, il chercha dans son cœur ce qui lui aurait pu le faire réagir, les mots qui lui seraient parvenus et qui auraient réellement eu du sens, du moins à ses yeux. Alors, il ouvrit ses bras pour désigner la nourriture dans son ensemble, avant de continuer sa petite tirade un brin moralisatrice.

-Si tu meurs, tu ne peux plus rien manger de délicieux, tu ne peux plus t’amuser, tu ne peux même plus te prélasser tranquillement au pied d’un arbre ! Tu disparais, tout simplement, et tu rends les gens qui t’entourent plus tristes que cents estomacs vides !

Voilà, c’était toute la gravité dont il était capable de faire preuve. Malgré tout, la petite continua de le surprendre en se levant avant de venir se poser non loin de lui. Un peu décontenancé, il n’osa ni bouger ni dire quoi que ce soit, remarquant non sans un brin de fierté qu’elle ne perdait pas le nord et conservait de quoi manger à portée de main. Quand elle posa la tête sur sa jambe, il sentit son cœur fondre devant la tournure des évènements. Le fait qu’elle s’était montrée si réticente au départ et les suppositions qu’il s’était fait sur l’ardeur de sa vie se dissipait sous un petit acte de tendresse qui montrait que son âme d’enfant était toujours bien présente, ce qu’il trouvait adorable. Le petit surnom qu’elle lui avait donné avait également quelque chose de plutôt tendre qui ne lui déplaisait pas, même si il n’était pas sûr qu’elle l’ait fait exprès étant donné qu’il ne lui avait dit son nom qu’une fois dans des conditions où la nourriture avait vite éclipsé les politesses. Se perdant à glisser la main dans la chevelure de la gamine, il la caressa doucement en espérant qu’elle ferme les yeux.

-Enchanté, Setsunon. Je veux bien, mais après, je t’emmène chez quelqu’un de confiance, qui pourrait vraiment te soigner, avant que ça ne s’aggrave. Tu es d’accord ?


Sans vraiment se formaliser de sa réponse, il chercha un peu pour tenter de se rappeler n’importe quelle histoire qui pouvait lui venir en tête. Malheureusement, il fit chou blanc. Les fois où sa mère lui racontait des contes avant qu’il n’aille se coucher remontait à bien trop longtemps pour qu’il puisse s’en souvenir, et il ne savait pas vraiment comment remédier à la situation. Alors, décidant de plonger dans les clichés les plus évidents et utilisés, se servant de sa propre vie comme d’une histoire un peu sans intérêt.

-Il était une fois, une magnifique princesse qui avait le cœur gros comme le monde, avec une sublime chevelure dorée. Malgré son rang, c’était dans la bonté qu’elle voyait la vraie richesse. Ce n’était pas non plus une petite princesse sans défense, hein ! Loin de là ! La princesse était une Shinigami de haut rang, la plus forte qui soit et elle se servait de sa force pour défendre les opprimés...

Et ainsi, il se mit à déblatérer sur sa mère, sans s’en rendre compte. Tous les souvenirs qu’il avait d’elle y passaient et il se surprit lui-même de son débit de parole. Il n’avait jamais vraiment parlé à personne de sa mère, mais cela avait quelque chose d’étrangement libérateur. D’un naturel assez secret, le fait de tourner le tout sous la forme d’une histoire rendait la chose plus facile. Au bout d’un moment, porté par le flot de son récit, il se mit à instaurer des dialogues incompréhensibles qui étaient en fait des incantations de Kaido destinées à soulager encore la blessure. Il ne perdrait pas de temps à remonter tout le Rukongai avec son allure de croisière, il n’était pas vraiment très bon en médecine et ne savait pas combien de temps elle pourrait tenir dans son état. Dans le doute, il voulait l’amener le plus vite possible pour éviter le pire, mais pour ça, il faudrait qu’elle soit en mesure de supporter son Hoho. Tandis qu’il lui racontait l’histoire demandée, il réfléchissait au meilleur moyen de bloquer au maximum les secousses que sa vitesse lui infligerait. Lorsqu’il la trouva suffisamment apaisée, il glissa les mains sous ses jambes et sa tête pour la glisser dans ses bras, après avoir accroché son Haori (qu’il devait désormais définitivement changer) et tout ce qui était encore à l’intérieur pour pendouiller de son avant bras. Avec toute la douceur qui était à sa portée, il bondit en l’air et se créa une plateforme de Reiatsu une fois suffisamment haut, pour se faire un point de départ.

-Accroche-toi, Setsunon. On sera arrivé en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « Soul Society » !

En un éclair, il s’élança en avant avec un Shunpo ahurissant, penché en avant pour bloquer toute pression avec son corps pour empêcher sa passagère de l’encaisser de plein fouet. En moins d’une vingtaine de minutes, il se retrouva devant la frontière qui séparait le Rukongai et le Seireitei et la passa sans encombre. Sans se démonter, il se dirigea vers les quartiers de sa famille où résidait un spécialiste de Kaido qui lui avait appris tout ce qu’il savait. Sans doute se ferait-il critiquer un bon quart d’heure sur le fait que si il avait prêté davantage attention à ses enseignements, il aurait pu venir en aide à cette petite fille sans le moindre souci en plus d’éventuellement la rendre dans un meilleur état qu’il ne l’avait trouvé. Une fois arrivé à destination, il se fit effectivement remonter les bretelles mais l'ancien médecin de famille l'accueillit de bonnes grosses tapes chaleureuses dans le dos et il se permit même de le serrer dans ses bras comme un oncle un peu gênant, sachant qu'il ne risquait rien à toucher ce noble là, au moins. Sans trop se formaliser de ces retrouvailles, il laissa sa vieille connaissance aller s'occuper de la petite avant de se rendre lui-même à son chevet, sans avoir au préalable demandé à son cuistot de préparer un repas festif pour une dizaine de personnes ainsi que des bentos en conséquence.



Naoki Sano
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Naoki Sano
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyLun 16 Mai - 22:59
Des gens paresseux2007 mots ▬ dialogue en #FF6699
Last Drops

Le monsieur, Naokin, il te gronde. Tu ne comprends pas trop ce qu'il veut dire au début. Les mots qu'il utilise sont assez compliqués, tu n'utilises pas de mots compliqués, toi. En partie parce que tu ne les comprends pas, parce que tu ne les as jamais entendus. Alors lorsqu'il te parle... Un point d'interrogation pourrait facilement apparaître au dessus de ta tête. Tu n'es pas bête, tu arrives, en général, assez bien à saisir les choses et la réalité qui t'entourent. La façon dont il te regarde, dont il te pointe du doigt... Oui, il te gronde bel et bien, mais tu n'arrives pas à imaginer pourquoi il le fait. Tu n'as vraiment rien fait de mal, si ? S'agripper à la vie... Comment on fait ? Tu tends tes mains devant toi pour essayer, mais rien à faire. Puis, il te donne une rapide image de ce qu'il veut dire. Tout de suite, c'est beaucoup plus simple ! Autant, te prélasser au pied d'un arbre, c'est pas quelque chose que tu as l'occasion de faire, mais tu veux continuer à manger des trucs comme ça ! C'est  tout coloré, ça a du goût, c'est joli et c'est bon. Malgré toute sa belle tirade, et le fait que tu sois tout à fait d'accord avec lui, une phrase te vient à l'esprit, qui ne peut t'échapper :

« Mais... Je suis déjà morte une fois... »

C'est lorsque, une fois que tu es arrivée sur lui, il te caresse les cheveux, que tu te détends vraiment. Il te parle, de quelqu'un pour te soigner, mais tu es déjà bien comme ça. Il t'a surtout donné un surnom que tu n'avais jamais entendu. En même temps, on t'appelle rarement par ton nom. Ici c'est surtout « Hey, toi ! » plus que « Setsu ! ». Alors ça te touche, au fond. En général, on ne fait pas attention à toi, sauf pour essayer de te tuer comme précédemment. Puis là, il y a quelqu'un, qui est là rien que pou toi. Il t'a bien dit que c'était pour ça à la base. C'est pourtant le cas en ce moment. Alors tu ne veux rien dire de plus, si ce n'est profiter, et pour ça, il ne faut pas parler, alors tu te tais, et tu retiens tes sentiments de joie.

Après, il te raconte une histoire, comme tu lui as demandé. Tes yeux fermés, tu souris en écoutant tout ce qu'il te dit. Il te dit de choses, un peu merveilleuses, que tu n'aurais pas imaginé. Tu ne savais pas, jusqu'à maintenant, qu'il y avait des femmes shinigamis, et encore moins des princesses ! La dame qu'il te décrit, tu en rouvres les yeux. Les petites larmes qui menaçaient d'arriver tout à l'heure, elles viennent de couler. Peu importe les phrases incompréhensibles qui se glissent entre deux autres. Il t'a décrit la vie que tu aimerais avoir, et que tu aimerais qu'on te donne. Tu ne t'étais pourtant jamais posée la question jusqu'ici. Jamais tu n'as précisément pensé à ce que tu allais faire plus tard, puisque dans ta tête, tu vas rester dans cette situation toute ta vie. Mais maintenant, tu te mets à imaginer comment tu pourrais améliorer ta condition. Officiellement, tu n'es pas dépendante du groupe que tu as mis sur pied, si tu pars, ils ne chercheront pas à te retrouver. Le problème est que si tu pars vraiment, tu voudras t'éloigner, et donc, tu ne pourras plus t'occuper de ces personnes que tu nourris dès que tu le peux. Un peu comme Naokin. Quand il partira, il ne pourra plus faire ça.

Sans que tu ne comprennes totalement, tu te retrouves dans les bras de ce gentil monsieur qui a pris du temps pour toi. Il t'est difficile de savoir ce qui lui passe par la tête, et, alors que tu allais lui demander deux-trois explications, tu te retrouves dans les airs.

« Ah ! »

Le cri de surprise, il n'a pas pu t'échapper. Tu voles. Comme les oiseaux. Tu penches légèrement ta tête pour regarder en bas, mais tu te ravises vite fait en te cachant contre le torse du capitaine. Être un oiseau, ce n'est définitivement pas pour toi ! Il est hors de question que tu regardes encore en bas, ça fait beaucoup trop peur, si ça se trouve tu vas tomber. Il te dit que vous allez arriver vite quelque part, mais tu ne sais pas où il veut t'emmener. Tu t'accroches surtout à lui, ton dernier geste ayant bien tiré sur ta blessure. Tu sens que tu as mal, et que ça bouge vite. Tu en as un peu de mal à respirer mais tu tiendras, tu sais que tu tiendras. Le paysage, tu n'y fais pas attention, parce que sinon, tu meurs, et Naokin il t'a dit que tu devais pas mourir, alors tu n'iras jamais mourir une deuxième fois !

L'arrivée est rude. Tu entends ton papa du jour – c'est peut-être le seul que tu n'auras jamais – parler, à d'autres gens, des fois, le ton est haussé. À nouveau, tu aimerais bien voir. Tu relèves un peu la tête, mais tu sens que ton dos te fait bien plus souffrir que lorsque vous étiez dans ton district. Tu relèves un peu la tête, et tu vois des adultes que tu ne connais pas, tu te rends compte que tu es dans un milieu bien étrange, qui n'a vraiment rien à voir avec ce que tu connais quotidiennement. Tu sens que tu quittes les bras de ton sauveur. Totalement perdue, tu tends les bras vers le Sano, tu l'appelles de nombreuses fois, comme lors de déchirants adieux, avant de tomber dans un profond sommeil.

Au moment où tes paupières se remettent à se mouvoir, tu les refermes aussitôt. Il y a beaucoup trop de lumière dans cette pièce, tu ne supportes pas. Tes petites mains se portent à tes yeux, et tu te frottes le visage du mieux que tu peux pour bien te réveiller. Tu es dans un endroit vraiment confortable, tu n'as pas envie de quitter ça. Tu te redresses quand même, et tu regardes autour de toi. C'est très... Propre ? Tu ne sais pas trop comment décrire, tu n'as pas les mots qui sont adaptés à ce genre de moments. Tu es très intimidée, et tu sors de ce que tu reconnais comme étant un futon. Tu ne veux pas trop faire de bruit, alors tu marches à quatre pattes par terre, en observant les moindres recoins. Tu te redresses au niveau de la porte, mais tu n'oses pas l'ouvrir : il y a peut-être un mangeur d'enfants ici. C'est pour ça que Naokin t'a emmenée ! Pour te manger ! Tu le savais ! Heureusement, tu as l'astuce parfaite pour échapper à sa vigilance. Tu retournes aussi vite que possible dans le petit lit que l'on t'a attribué, et tu te caches sous la couette. Là, personne ne te verra. Ils croiront que tu es partie, et qu'ils n'ont plus aucune chance de te retrouver.

Puis, tu entends la porte s'ouvrir. Tu t'accroches le plus possible à la couverture pour être certaine qu'ils ne puissent pas te remarquer. La discrétion est quelque chose d'important. Durant de longues minutes, tu restes enfermée dans ce cocon improvisé. Qui est vraiment douillet. Toi aussi, tu aimerais bien avoir ça tous les jours. Les riches ils ont de la chance quand même. L'opération « cache-cache », tu commences à l'oublier. Pourquoi tu es tombée à Sabitsura ? Tu ne sais pas ce que tu as pu vivre avant, mais c'est quand même un endroit cruel, alors qu'il y a des choses si... Douces. Tu commences à étouffer là-dessous, alors tu prends le risque de sortir ta tête pour voir les alentours. Et ta surprise est grande lorsque tu vois ton mangeur d'enfants préféré non loin de toi. S'il voulait vraiment te manger, il t'aurait déjà embarquée, non ?

À nouveau, tu sors du futon qu'on t'a prêté et tu t'avances vers lui, ce n'est qu'en marchant que tu remarques que tu portes une petite robe, et surtout, que ton dos ne souffre plus. Tu ne t'en étais pas rendue compte avant. C'est vrai que tu as réussi à plus ou moins gambader un certain temps. C'est à cet instant que tu réalises vraiment que tu ne vas pas mourir. Pourtant, tu en étais persuadée, quand bien même tu aies voulu rester en vie. Tu n'y peux rien, mais, soudainement, ce fameux Naoki Sano a changé ton destin. À la fois, tu regardes la mignonne petite robe que tu portes, d'un blanc immaculé comme tu n'en as jamais vu. En même temps, il n'y a pas un moment dans ta courte existence où tu as eu l'occasion d'en porter. Et ça te fait décider que tu ne porteras plus que ça. Toujours des robes. Ou des trucs qui y ressemblent. Plus jamais des pantalons comme tu en as déjà eu. Autant ne rien mettre alors !

Tu n'y tiens plus. Tu ne peux plus. Tu fonds en larmes, en te jetant dans les bras de celui qui t'accueille. Même s'il veut te manger, c'est pas grave. Tu as passé le plus beau moment que tu n'aurais jamais pu imaginé. Petite, tu ne parles pas beaucoup, mais ton émotion est assez forte pour exprimer tout ce que tu as sur le cœur, que ce soit du simple « merci » à l'éternelle reconnaissance. Ce qui te semble durer des heures, tu restes comme ça, et tu te calmes progressivement. Te décidant enfin à prononcer quelques mots.

« Dis, dis Naokin. Tu veux bien être mon papa à moi ? J'ai jamais eu de papa ou de maman... »

Tu ne demandes pas de rester chez lui, tu ne peux pas, après ce qu'il t'a donné, tu n'en as pas le droit. Juste, une relation privilégiée. Avec quelqu'un à qui tu penseras toujours, que tu auras peut-être, au final, l'occasion de revoir plus tard. Au début, tu partais vraiment de l'idée que vous ne vous reverriez jamais. Maintenant, c'est l'inverse. Tu veux qu'il vienne te voir dans ta petite vie lorsqu'il le peut. Aussi déprimante soit-elle. Tu as eu le coup de foudre pour lui, alors tu espères de tout ton cœur qu'il ne brise pas le lien qui vous unit. Pourtant, tu viens juste de le rencontrer, mais il t'a sauvée de beaucoup de choses, et t'a fait prendre consciences d'autres trucs aussi importants.

Pendant que tu changes légèrement de position et que tu poses ta joue contre lui, tes yeux fixent un point que tu aurais du voir bien avant. Vraiment avant. Mais, tellement sous le choc de ce que tu as vécu juste auparavant, tu ne l'avais pas vu. De la nourriture. Beaucoup de nourriture. Tu n'as rien senti non plus, ton odorat te ferait-il défaut ? Tu pointes du doigt tout ce que tu vois, puisque tu n'as jamais vu autant de plats, voire simplement de couleurs, différents.

« Et... Setsu peut aller manger..? »

Oh, le changement soudain de façon de parler. Tu n'utilises pas souvent la troisième personne pour parler de toi. En général, tu le fais quand tu es intimidée. Et là, tu n'oses pas trop détruire le mélange de couleurs que tu vois, surtout quand tu as été aussi bien traitée, soignée, lavée, habillée, coiffée... La petite princesse que tu n'as jamais été. Tu pourras au moins te vanter de l'avoir vécu durant quelques heures, ce comte de fées. C'est quelque chose qui te restera dans ta mémoire durant des années, voire plus longtemps que ça, dans des futures incarnations peut-être. Tu penses que, si plus tard, tu deviens un papillon, tu te souviendras encore de ça. C'est l'événement le plus important. Tu attrapes une de ses mèches de cheveux et tu t'amuses avec. C'est beau, c'est tout blanc ça aussi, comme la robe que tu as.

Tu songes que vous êtes assez bien assortis.

Setsu Fuuizumi
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyMar 17 Mai - 3:25

The cuteness ! It's piercing through the roof !



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Tandis qu’il lui faisait la morale, il se rendait bien compte qu’elle ne comprenait pas tout. En même temps, il avait une façon très à lui de voir les choses. Malgré tout, il espérait qu’elle saisisse l’essentiel de ce qu’il voulait lui transmettre, ne serait-ce que pour laisser dans sa petite tête rose l’idée saugrenue que sa vie avait de la valeur. Plus il observait cette petite, et plus il se rendait compte qu’il s’identifiait énormément à elle (sans raison réellement valable, étant donné leurs parcours) et se prit à imaginer comment il avait réagi, tant de siècles auparavant. Au fond de lui, il se doutait qu’il avait dû adoré sa mère dès les premiers instants où il avait posé les yeux sur elle mais voir les réactions de la gamine le rendait tout chose, certainement car il ne s’était jamais imaginé dans le rôle du protecteur de la veuve et de l’orphelin. Naoki ne faisait pas dans le social, il était là pour supprimer des Hollows et corriger les Shinigamis un peu trop présomptueux. Malgré tout, sa remarque lui rappela l’une des raisons qui avait fait que la petite était mature pour son âge : Elle avait déjà traversé l’épreuve de la mort, elle. Plusieurs fois, le Capitaine s’était retrouvé face à la mort mais jusqu’à présent, il n’avait encore jamais réellement visualisé sa mort et n’était aucunement pressé de le faire. Si on lui avait dit que pas plus de trois ans plus tard, il allait avoir son premier face à face avec la faucheuse, il se serait certainement tapé lourdement la cuisse avant de passer à autre chose. Sur un ton dégagé, il se confia également à la petite, ignorant ce qu’elle pouvait bien savoir de la conception des bébés, chose qui était restée plutôt flou à ses yeux pendant quelques dizaines d’années.

-J’ai tendance à l’oublier, ça. Tu sais, moi, je n’ai jamais connu ça, la mort. Entama-t-il un peu hésitant. Si mon ça faisait passer mon âme de l’autre côté, ce ne serait quand même plus vraiment moi. Je perdrais tous mes repères, le peu de proche que j’ai. Non, je ne suis réellement pas pressé que ça m’arrive.

Estimant qu’il valait mieux ne pas trop la pousser sur le fait qu’elle était une enfant et qu’il trouvait ça dommage qu’elle ait pu mourir si jeune, se disant qu’il ne pouvait pas faire plus maladroit, il se contenta de l’observer s’apaiser contre lui et sentit son cœur vaciller devant cette petite bouille tranquille. Puis, il lui raconta l’histoire de sa mère. Il ne s’était pas attendu à la faire pleurer et s’était senti ridicule en la voyant faire, gesticulant dans tous les sens en baragouinant des excuses, pensant qu’il avait fait ou dit quelque chose de mal. Une fois le quiproquo levé, il lui essuya les larmes du bout des doigts, sans tenter de lui demander ce qui la mettait dans ces états. Quelque part, il n’avait pas besoin de lui demander, il avait beau être plutôt obtus, il était capable de comprendre certaines choses. Puis, il l’amena vers le Seireitei, non sans lui faire une démonstration contrôlée de son Hoho. Petit à petit, il lui montrait les ficelles des Shinigamis, tentant de planter en elle le désir de porter un jour l’uniforme, pour pouvoir l’avoir sous son aile. Il commençait à s’attacher plus qu’il ne l’aurait crû possible à Setsu et n’avait aucune idée de ce qui pourrait bien se passer par la suite. La trouver et la rassurer avait également eu un effet positif sur lui et avec elle dans les bras, il se sentait de nouveau empli du calme qui le caractérisait. Au diable la vilenie et les atrocités du monde, Naoki avait trouvé pour la première fois une personne sur laquelle il se surprenait à vouloir veiller, et cette sensation était atrocement délicieuse. Quand il la déposa, ses appels lui déchirèrent le cœur et le fit sentir comme un moins que rien, bien qu’il savait pertinemment faire cela pour son bien, il avait l’impression d’avoir trahi sa confiance pour une raison quelque peu obscure. Avant qu’elle ne s’endorme, il tendit sa main à son tour pour attraper la sienne, se rapprochant de son chevet pour lui déposer un baiser tendre sur le front avant qu’elle ne rejoigne le pays des rêves.

-Dors bien, Setsunon. Je serais là quand tu te réveilleras, ne t’en fais pas.

Puis, il sortit de la salle de soin pour laisser son médecin de famille faire son office. Dès qu’il eut franchi la porte, un groupe de servants se tenaient devant lui, l’air bougon. A leur tête se dressait Kaori, une espèce de grande mégère dont l’apparence était aussi douce que le nom mais dont la personnalité se rapprochait davantage de celle du requin blanc. Elle s’apprêtait à commencer une gueulante bien dans ses cordes avant que Naoki ne l’arrête en lui présentant la paume de sa main, l’air sévère.

-Aujourd’hui, ce n’est pas le jour, Kaori. Annonça-t-il pour bien lui expliquer les choses d’entrée. Je tolère ce que tu as à me dire d’habitude, mais sur ce point-là, je serais intraitable. Est-ce que c’est bien clair ?

La gouvernante ne se démonta pas et remit ses lunettes en place en soutenant le regard de son « maître ». Bien qu’il n’en ait aucunement conscience, elle s’inquiétait beaucoup de son bien-être et tentait d’être le plus dur possible, mais toujours pour son bien. Au moins à son sens. D’un ton assez neutre, elle lui répondit avec le grand professionnalisme dont elle ne se défaisait jamais.

-Sauf votre respect, Sano-sama, vous vous êtes lourdement trompé sur mes intentions. Je trouvais simplement les guenilles de votre invitée très…hum…peu convenables ? Oui, ça suffira bien.

Affirma-t-elle satisfaite, avant de claquer ses mains l’une contre l’autre, les serviteurs qui se trouvaient derrière elle se rapprochant pour lui montrer une petite robe d’un blanc magnifique, sobre mais très agréable et dont le tissu semblait d’une douceur sans précédent. Avec un petit sifflement admiratif, le noble fit une légère révérence, comme pour s’excuser d’avoir été aussi injuste envers Kaori. Il croisa les bras en faisant face à ses employés, interrogateur.

-D’accord, et je peux savoir où vous êtes partis trouver ça, en si peu de temps ?

La gouvernante lui expliqua alors que la robe avait appartenu à sa mère et que personne ne l’avait portée depuis très, très longtemps. La robe ayant toujours été une de ses préférées, elle s’était toujours arrangée pour la maintenir dans un état irréprochable au cas où elle aurait attendu un heureux événement, ce que les serviteurs des Sano s’étaient toujours évertués à perpétuer et à part elle, les autres n’étaient pas très friands à l’idée de la refiler à la première gueuse venue. Le geste lui mit un petit coup au cœur et il prit l’étoffe dans ses mains, l’air interdit.

-Je…Aurais-je fais un erreur, Monsieur ? Au vu de votre réaction quand vous êtes arrivé, je pensais bien faire…

Il lui expliqua que le problème n’était pas là, et qu’il était même ravi de son initiative, chose à laquelle il n’aurait certainement jamais pensé seul. La préservation d’une telle robe n’avait aucun réel intérêt si personne ne devait jamais la mettre. Il possédait encore de nombreux souvenirs de sa mère et se séparer de celui-ci ne le dérangeait pas outre mesure, d’autant qu’il en avait ignoré l’existence jusqu’à présent. En se glissant rapidement à l’endroit où la petite se faisait encore soigner, il donna le cadeau au médecin en lui disant de lui enfiler pendant son examen. Après tout, lui qui s’occupait de la famille des Sano depuis des décennies, il en avait bien vu d’autre. Une fois cela fait, il se rendit enfin aux cuisines pour donner des indications à ses cuistots, misant sur un festin de la plus grande diversité possible en prévoyant déjà de quoi en ramener lorsque l’invité déciderait de partir. Quand il s’estima satisfait, il se dirigea de nouveau vers l’endroit où se trouvait Setsu, espérant arriver avant qu’elle ne rouvre les yeux. Dès qu’il foula la pièce du pied, il comprit qu’il arrivait trop tard. En la voyant tenter de se dissimuler sous la couette, Naoki se demanda si l’acte se voulait comique ou réellement discret, mais il dut se rendre bien vite à l’évidence qu’il n’en avait aucune idée en raison d’un sale manque d’expérience avec les jeunes. Après avoir pondéré la question pendant de longues minutes, il décida finalement de jouer le jeu. Tournant autour de la pièce, il mit en œuvre son meilleur jeu d’acteur pour qu’elle ne se doute de rien. A l'époque, celui-ci ne valait pas grand-chose.

-Que diante, il semblerait que la petite ait pris la poudre d’escampette ! Fichtre, quelle tuile que voilà, mais toujours est-il qu’elle n’a pu fuir bien loin ! Peut-être est-elle…Là ! Cria-t-il en ouvrant grand un rideau qui ne dissimulait évidemment personne, avant de prendre un ton défait. Bonté Divine, me serais-je fais avoir par cette bleusaille ? Il se pourrait que je me trouve plus chanceux…Ici !

S’exclama-t-il fièrement en regardant sous un tapis manifestement plat. Se prenant presque trop au jeu, il aurait pu continuer à faire un à un tous les points de cachette les plus improbables de la pièce si Setsu n’avait pas débarquée comme un boulet, pleine de larme pour se propulser dans ses bras. Cette surprise là était déjà suffisante pour l’attendrir plus que nécessaire, mais ce qu’elle lui demanda ensuite le fit tressaillir et ses yeux s’embuèrent à son tour. Devenir son père ? Pourquoi pas, après tout, dans la Soul Society, les familles recomposées étaient une chose des plus basiques et en la serrant contre lui, il sentait qu’il aurait incroyablement de mal à la lâcher. Appuyant à l’arrière de son petit crâne pour le fourrer contre son ventre, il laissa pleurer tout son soûl en lui caressant doucement la tête, essuyant distraitement une larme qui lui avait coulé le long de la joue. Quand elle fut un peu calmée, il s’accroupit pour se mettre à sa hauteur.

-C’est un grand honneur que tu me fais là, Setsunon ! Ca me rendrait très heureux, de t’appeler ma fille.

Une fois le petit moment d’émotion passé, il la laissa répondre à l’appel de la nourriture, même si elle ne se décrocha pas vraiment de lui. S’amusant de son passage à la troisième personne, il lui ébouriffa doucement les cheveux, sans trop abîmer sa coiffure pour autant. Il lui affirma que tout ça était pour elle, et la porta jusqu’à la table, où il la fit asseoir sur ses genoux, président une table vide de convives mais pleine à craquer de denrées en tout genre.

-Tu peux tout manger princesse, vas-y !  

Afin de lui donner l’exemple, il attrapa une botte de radis qu’il entreprit de dévorer prestement. Il leur servit à boire, profitant d’un moment avec la petite, ayant demandé à tout son personnel de rester le plus discret possible pour ne pas trop l’intimider.  Plus tard, il lui ferait faire le tour du propriétaire. Après la demande qu’elle lui avait faite, il s’attendait à la voir rester ici et tentait déjà d’imaginer les quartiers qu’il lui réserverait. Une fois arrivé à son troisième service, il fit une petite pause dans la dégustation pour s’adresser à la gamine, sur un ton qui se voulait sérieux.  

-Setsunon, dis-moi…J’ai plus de place qu’il n’en faut ici. Ça te plairait, de rester avec moi..? Demanda-t-il un peu gauchement, allant se gratter l’arrière de la tête comme un enfant gêné. Il n’y a pas beaucoup d’enfants, dans le coin, mais tu pourrais retourner quand tu veux au Rukongai…Voire même inviter des amis à la maison.

Pour cacher son manque de contenance devant une enfant de son âge, il se saisit de son verre qu’il se mit à siroter doucement, faisant comme si de rien n’était. Les choses s’escaladaient assez vite mais quand on a passé suffisamment de temps à suivre un chemin tout tracé, que ce soit par soi ou par les autres, un peu de spontanéité est toujours la bienvenue. Quelque part, peut-être que ce dont il avait besoin était de s’investir un peu plus, peut-être que ce qui comptait le plus, ce n’était pas de débusquer les potentiels mais de les forger. Sauver Setsu de sa situation était un geste un brin naïf qui lui permettait de s’acquitter par procuration d’une dette qu’il estimait avoir envers celle qui l’avait recueillie.  



Naoki Sano
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyMar 17 Mai - 11:59
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Last Drops

Il a dit oui. Il a dit oui ! Ce grand monsieur aux beaux cheveux il veut bien être ton papa de substitution. Tu as des étoiles dans les yeux et du coup tu espères vraiment qu'il viendra souvent te voir. C'est ce que les papas font. Du coup, tu ne veux plus le lâcher. Tu as enfin quelqu'un à qui t'accrocher. C'est peut-être plus que ce que tu avais rêvé jusqu'ici. Ne pas avoir de souvenirs de ta vie d'avant te rend probablement encore plus innocente sur certaines de tes réactions. Maintenant, tu as encore plus envie de t'en rappeler, pour raconter à Naokin ce qu'il n'a, d'après ses dires, pas vécu : une vie en étant humain. Tu aimerais lui raconter ce que tu as pu vivre, même comment tu es déjà morte une fois, mais vu que tu n'en es pas capable, tu évites d'aborder le sujet. Tu lui expliqueras le moment venu. Un âme ne peut pas vivre une vie humaine aussi bien qu'un humain de toute façon !

Puis, alors qu'il t'explique que tu peux engloutir tout ce qui se trouve devant toi – avec un surnom qui te met vraiment très mal à l'aise tellement tu n'es pas habituée à ça – il t'y emmène en te portant. Tu n'arrives pas à comprendre pourquoi il te porte encore. Maintenant que ton dos est soigné, tu es en mesure de marcher, et il le sait, non ? Tu ne lui en fais pas la remarque parce qu'il s'occupe de toi, mais tu ne comprends pas toutes les manières des riches. Tu es encore plus perdue quand il met de l'eau dans un verre. Normalement, on fait ça pour calculer qui doit boire quoi quand ! Alors pourquoi ? Il en a bien plus que nécessaire. Est-ce que tu as une limite à ne pas dépasser ? Pas effrayée pour un sou, tu saisis immédiatement le verre que tu bois cul-sec. Après deux jours sans t'hydrater, ça te fait le plus grand bien. Tu pensais ne pas pouvoir boire quelque chose avant quelques jours encore, alors tu t'en retrouves soulagée. Tandis que le reste... Tu ne sais vraiment pas où te servir, alors tu pioches dans ce que le capitaine mange. S'il mange, c'est que c'est bon, non ? Tu as déjà eu de mauvaises surprises qui t'ont rendue malade, et tu aimerais que ça ne recommence pas. C'est quelque chose de vraiment très désagréable. Tu ne fais pas attention aux autres personnes autour qui te surveillent – ou qui le surveillent ? Tu goûtes juste ce que Naoki mange. Et, tout ce qu'il a pris, se trouve être bon. Tu essayes de mémoriser la couleur pour reprendre de ce que tu préfères sur la table. Vraiment, tu ignorais que c'était possible d'avoir autant de nourriture pour si peu de conviés. Comme quoi, tu en apprends tous les jours – et c'est bien le but de ta cruelle jeunesse.

Et il t'appelle, alors tu tournes la tête vers lui, oubliant le repas. Tu as bien assez mangé pour les dix prochains mois de toute façon. Il te propose ce que tu redoutais, ce que tu ne peux pas accepter. Il t'a appris beaucoup, concernant la vision que tu pouvais avoir de la vie, ton point de vue a beaucoup changé. Il allait falloir que tu fasses la même chose. C'est au tour de la roturière d'expliquer deux trois trucs au noble. Tu ne sais pas trop comment t'y prendre, tu ne veux pas le vexer, mais tu as naturellement un bon franc-parler. Tant pis si ça ne passe pas. Tu es bien trop petite pour réussir à imaginer les conséquences de tes futures paroles. En avoir une idée, pourquoi pas, en être sûre, ça n'est pas possible pour toi.

« J'ai pas d'amis à inviter, y'a personne à qui faire confiance chez moi. » Même si, là n'est pas la question. Tu crains ce que tu vas dire, mais tu sais que tu dois le dire, alors retarder l'échéance ne te servira à rien. « Je peux pas habiter avec toi Naokin, j'ai... » tu cherches un mot que tu as décidément tu mal à trouver. Donc tu décides d'user de quelque chose de simple. « J'ai du travail à faire. »

Ce sont ces responsabilités que tu te poses seules qui incitent déjà à ta future division. Le sacrifice, l'humilité, l'amour pur. Tout ce qui caractérise le petit bout que tu es.

« Je peux pas abandonner tous les gens qui attendent leur pain tous les jours... »

Pas besoin d'être adulte pour comprendre la situation. Mais, en l'étant, il serait peut-être plus facile de voir que tu aimerais lui dire oui, et quitter tout le Rukongai. Pourtant, ce n'est pas ce qui t'importe le plus. Tu tiens juste à préserver les habitants qui y sont et à leur donner du baume au cœur quand tu en as les moyens. Et tu les as. Du pain, un sourire, quelques paroles, et tu apportes la chaleur nécessaire pour la journée. Tu vas probablement changer de façon de faire, cependant. Parce que tu tiens à garder cette jolie robe, premièrement. Ensuite, parce que tu ne devrais pas avoir peut de donner à des gens qui le méritent, sous peine de représailles par tes camarades. À ce sujet, ta décision était prise. Tu ne retournerais pas à votre base, tu leur laisses tout ce que tu as pu déjà trouver, puisque tu avais toi-même aménagé la maison. Tu as maintenant un but plus grand que celui que tu avais jusque là.

« En fait, il faut que j'aide le Rukongai. Et je peux pas le faire de chez toi. C'est pas méchant hein ! »

Ta vocation était déjà toute tracée, même si tu ne t'en rendras compte que six ans plus tard. Tu as l'intention de tout protéger, au travail de tes petites mains, tu veux bâtir quelque chose de sûr où tout le monde saura qu'il a quelqu'un sur qui compter : toi. Tout comme Naoki l'a fait pour toi aujourd'hui. Tu n'es pas la seule à avoir le droit à un tel privilège, c'est quelque chose que tu dois faire partager. Même si, l'initiateur de cette envie chez toi, tu as bien l'intention de le garder que pour toi. C'est ton papa à toi. Et quand il viendra te voir, tu n'iras voir personne. Comme quoi, tu sais aussi te montrer égoïste de temps en temps. Sans prévenir, tu te lèves, prenant quelque chose à manger sur la table au passage, puis, faisant volte-face pour te retrouver face au capitaine dont tu ignores le titre, tu poses une main sur la haut de sa tête.

« Je sais que tu viendras toujours me voir alors ça ira ! »

Lui offrant ton plus beau sourire, tu sais qu'il va te croire. Tout le monde te croit quand tu affirmes en souriant que tout ira bien. Ce n'est peut-être pas la vérité, mais tu le penses du plus profond de toi. Habituellement, tu te dis que rien ne peut être pire, aujourd'hui, tu te dis que rien ne peut être mieux. Puisque tu as côtoyé les extrêmes, tu n'as plus de raisons de t'inquiéter de ton avenir. Tu n'as pas encore conscience, qu'en connaissant Naoki Sano, des milliers de portes s'ouvrent à toi. Ce n'est pas quelque chose dont tu peux réaliser l'ampleur, puisque tu ne connais aucune ficelle de cette sphère. Plus tard, tu comprendras ça, et plus tard, tu regretteras sûrement le fait de l'avoir perdu de vue pour des raisons aussi claires que l'eau de Sabitsura.

Il y a toujours quelque chose qui te chiffonne, et c'est le cas de le dire. Malgré ton petit discours, quoi que, assez grand pour quelqu'un qui n'a pas beaucoup parlé à part pour poser des questions, tu es sceptique sur un seul point. Il va falloir résoudre ce problème assez vite, puisque tu sais que, malgré l'attachement visible entre vous deux, tu renteras plus tôt que vous ne pouvez l'imaginer. Le temps passe beaucoup plus vite lorsque quelqu'un que l'on aime est là. Et d'autant plus après avoir été endormie de force ! Tu ne sais même pas combien de temps tu as passé dans ta léthargie. C'est bien ce qui te rend pressée de rentrer. Il est hors de question que tu laisses les gens seuls alors qu'ils n'ont pas la discrétion suffisante pour avoir à manger. Ça ne devrait pas être un critère.

« Dis, t'as quelque chose pour pas salir la robe ? Je veux pas l'abîmer. »

Instinctivement, tu laisses ta main glisser dans ses cheveux. Tu refuses un truc qu'il te demande, alors il a besoin de réconfort. C'est bien la seule chose que tu sais donner en masse, alors tu en profites. Tu restes souriante, comme lorsque le marchand t'a blessée. Rien n'est perdu. C'est la seule chose que tu te disais jusqu'à présent. Puisque tu n'avais rien à perdre, que rien n'était perdu. Mais maintenant, tu as une autre façon de penser. Rien n'est à perdre tant que la confiance est là. Et tu as parfaitement confiance, en Naokin. Tu sais qu'il saura faire le bon choix à son tour.

Setsu Fuuizumi
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyMer 18 Mai - 0:55

Live today so we can meet up again tomorrow



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La journée de Naoki avait pris une tournure des plus inattendues, sur un coup du destin qu’il n’aurait pu prévoir. Heureusement qu’elle ne s’était pas mise à lui parler de sa mort, car même si elle aurait certainement pu en dire beaucoup de choses très éclairées, il ne ressentait que moyennement l’envie de la visualiser passer Ad Patres, surtout maintenant qu’il s’y était attaché. Oubliant tous les codes qu’il se devait d’observer ainsi que les responsabilités de Capitaine, il s’imaginait déjà donner son premier Asauchi à la petite pour lui faire suivre le meilleur cursus militaire qu’il était possible d’envisager. Et si jamais elle ne voulait pas devenir Shinigami ?! Y avait-il autre chose à faire, dans le coin, quand on était noble ? Lui n’avait jamais vraiment bien eu le choix, mais à quoi cela pouvait-il servir d’adopter une gamine qui, si elle n’était pas dotée de beaucoup, pouvait au moins s’enorgueillir d’avoir sa liberté. La tête dans les étoiles, à tirer des plans sur la comète, Naoki s’était certes attendu à un refus, mais sans trop vouloir y croire. Alors, quand elle le rembarra avec toute la douceur dont elle était capable, du haut de son petit mètre innocent, il ne put s’empêcher de rester bouche-bée pendant quelques minutes. Aussi adorable cela pouvait-il être et aussi fier le rendait-elle avec son altruisme, il ne pouvait s’empêcher d’observer l’évidence en face : C’était tout simplement de la bétise pure, un rêve qui n’aboutirait à rien. Durant son mutisme, il songea qu’il risquait de s’énerver, de lui remonter les bretelles une bonne fois pour toute pour lui faire comprendre qu’elle n’était pas Mère Theresa (peu importe qui cette fameuse maman pouvait bien être) ! Cependant, il n’en fit rien. Il digéra l’information, remarquant bien qu’elle refusait son offre à contrecœur et tenta de réfléchir le plus posément à la situation. Il ne pouvait pas la forcer à rester, peu importe ce qu’elle lui avait demandé d’être à ses yeux. Pendant un certain temps, elle avait dû réussir à survivre par elle-même dans cet enfer bon marché, il n’y avait pas de raison que sa débrouillardise ne disparaisse du jour au lendemain. Oui, peu importe ce qu’elle disait, rien ne l’empêchait de revenir sur sa décision. Le changement qu’il insinuait n’était pas négligeable et il fallait bien se dire que chambouler sa vie du tout au tout risquait d’avoir un peu plus de ramifications que simplement la laisser l’appeler Papa, aussi vague le terme pouvait-il être dans le monde des âmes. Alors, il décida de respecter sa décision et en se penchant pour avoir son visage à portée du sien, il l’attrapa doucement par les épaules afin de bien lui faire rentrer en tête ce qu’il avait à lui dire.

-Tu es bien sûre de toi, Setsunon ? Commença-t-il en lui laissant un moment de réflexion, avant de continuer. Ici, tu seras toujours la bienvenue, si jamais tu changes d’avis. Tu ne peux pas sauver tout le monde, princesse, mais c’est aussi ce grand cœur qui te rend irrésistible.

La plupart du temps, on ne pouvait même sauver personne, mais ça Naoki ne l’avait pas encore imprimé et il ne s’en rendrait pas compte avant bien longtemps. Son rêve était pour lui une illusion enfantine, mais il se refusait d’être celui qui viendrait le briser. Peu importe le désir de protection dont il était investi, il ne pourrait de toute façon toujours être à ses côtés, même si elle venait à investir ses quartiers, alors, autant qu’elle se fasse les dents elle-même. Qu’elle fasse ses erreurs et qu’elle trébuche, car il savait qu’elle n’abandonnerait pas. Ces petits yeux pétillants de conviction et de sincérité lui permettraient de garder la tête hors de l’eau, peu importe le nombre de fois où elle boirait la tasse. Aussi petite, immature et sans défense que la jeune enfant pouvait paraitre, le noble ne trouvait pas le besoin de s’inquiéter. Peu importait ce qu’elle avait traversé, elle avait tout de même réussi à garder une certaine authenticité et une beauté qu’il n’aurait pas aimé voir le Rukongai écraser, même si il était loin de l’en estimer capable. Il aurait aimé lui dire que dans le monde, les choses ne se passaient pas comme ça, lui expliquer que ce n’était pas une gamine qui risquait de changer les Districts les plus pauvres, mais l’entendre rêver éveillée lui donnait tout de même du baume au cœur. Puis, ce qu’elle dit le rassura tout de même sur un point : qu’ils habitent ou non sous le même toit, la vie pouvait réserver à Setsu un peu n’importe quoi, si jamais elle n’était pas à même de l’affronter, alors il serait là pour l’épauler. Naoki s’était ému en sentant la petite mimine se déposer sur sa tête, le faisant instinctivement fermer les yeux. En hochant la tête, il affirma sans se démonter quelque chose qu’il ne pourrait pas tenir bien longtemps, même si à cette époque, il était loin de s’imaginer ce qui pouvait encore l’attendre. Tendant son petit doigt en avant, il attrapa celui de la petite fille et scella sa promesse en ramenant sa main vers le haut pour apposer leurs pouces l’un contre l’autre.

-Je te l’ai dis, non ? A partir d’aujourd’hui, tu es ma petite fille, Setsunon. Quoiqu’il arrive, je serais toujours à tes côtés. Lui annonça le « jeune » chef des Sano, avant de compléter avec quelque chose qu’il viendrait à regretter, bien plus tard. Tu as ma parole.

En la voyant sourire, il se persuada du fait qu’il tiendrait sa promesse, même si cela devait avancer son dernier souffle. Du plus profond de lui-même, il était le plus honnête possible. Pour se faciliter les choses, il caressa brièvement l’idée de tenter de la convaincre, mais il se ravisa assez vite. Si jamais il en venait là, il savait qu’il pourrait la pousser suffisamment, quitte à la manipuler, pour la faire changer d’avis. Son petit doigt lui intimait cependant qu’elle ne serait jamais heureuse de la sorte et que si elle devait réellement venir se terrer dans le petit coin tranquille qu’était le Seireitei, ce serait une décision qu’elle devrait prendre seule. Le regard un peu penaud, il détourna légèrement le regard pour être un peu plus à son aise en se grattant le menton, murmurant juste assez fort pour être entendu.

-Et toi, tu penses que tu pourrais venir me voir, de temps en temps.. ?

Bien sûr, pénétrer dans le Seireitei était plus difficile que d’en sortir, surtout lorsqu’on ne possédait pas un rang « convenable », quoi que cela pouvait bien définir. En tout cas, il se doutait bien que faire en sorte que cela marche n’était pas impossible. Il n’aurait qu’à lui faire faire un passe-droit particulier. En effet, Naoki abusait assez rarement de son autorité, mais une fois de temps en temps, il fallait avouer que la chose pouvait s’avérer bien pratique. Tant que l’on ne passait pas dans les excès (et la barre pouvait parfois se dresser bien haute, pour peu qu’on soit bon en négoce), on pouvait faire plein de choses remarquables avec du personnel, des moyens, des connexions et un bon titre. Malgré son jeune âge, la petite avait d’ailleurs une tête plutôt solide sur les épaules et le noble aux cheveux d’argent s’imaginait déjà qu’elle ferait une héritière digne de son nom, son Vice-Capitaine ne manquant pas d’une certaine droiture de l’âme, c’était surtout son cruel manque de désintéressement personnel qui empêchait Naoki de le voir comme un candidat à la hauteur. Depuis qu’il avait pris la tête de la famille, il s’inquiétait énormément de savoir qui lui succéderait car, même si le temps n’était pas réellement un problème (ou du moins, c’était ce qu’il pensait alors), un accident était vite arrivé et un orgueil qu’il ne s’expliquait pas vraiment l’empêchait d’imaginer son nom disparaitre avec les âges.

Setsu le coupa dans ses pensées avec une question extrêmement terre-à-terre et à laquelle il n’aurait jamais pensé lui-même. Un peu collé sur le moment, il réfléchit à ce qu’il pouvait bien lui proposer, faisant chou blanc pendant un bon moment. Une fois la réflexion passée, il fit un petit signe de main à un de ses servants responsable du linge, en lui mimant un manteau des mains. Ce dernier lui ramena le Haori découpait sur près de la moitié, où le sigle du Capitaine de la 3ème restait tout de même clairement visible. Le vêtement officiel avait été nettoyé pendant la convalescence de la jeune blessée, en quatrième vitesse. Malgré les mouvements de tête dépréciateurs de son valet ainsi que quelques murmures qui désapprouvaient son geste parmi ses sous-fifres, il enfila l’habit autour de l’enfant, le Haori lui tombant jusq’aux pieds et trainant un peu par terre malgré le fait qu’il ait perdu une bonne partie de son étoffe.

-Pour l’instant, tu peux te servir de ça. Si jamais tu les salis, on s’en occupera ici, va. Dit-il, sur un ton dégagé, avant quelque chose avec un léger sourire. Et puis, si ça te plait tant que ça, je pourrais t’en apporter d’autres moi, des robes.

Le contact de sa main dans ses cheveux lui plaisait beaucoup et lui renvoyait des images qu’il pensait depuis longtemps effacées, des souvenirs auxquels il était sûr d’avoir perdu l’accès depuis des temps lointains. Il n’avait pas envie de la voir partir. Il voulait la garder jalousement à ses côtés, lui raconter tout ce dont il se souvenait sur sa mère, sur sa vie. La façonner de son mieux pour faire ressortir tout son potentiel, comme on polit une pierre brute pour en faire un joyau, il voulait lui montrer la beauté du Seireitei tout comme ses bassesses. Maintenant, il avait bien compris que cela était impossible. Alors, il revint sur un sujet plus léger, la nourriture. Il lui affirma qu’il avait déjà fait en sorte qu’elle ait de quoi se ramener de bonnes provisions au moment de son départ, qu’elle n’aurait pas à ramener seule. Puis, il l’interrogea sur ce qu’elle connaissait et ce qui était totalement nouveau pour elle, tentant de l’aiguiller au maximum dès qu’elle semblait perdue, lui transmettant tout le savoir dont il se sentait capable, aussi futile celui-ci pouvait-il paraitre.

-Combien de temps est-ce que tu aimerais rester ici ? Demanda-t-il tout d’abord, avant de se reprendre pour poser une question qui lui semblait plus importante. Plus précisément, il n’y aurait rien qui t’intrigue ou que tu aimerais faire, ici ?

Assez désespérément, il s’accrochait à ce qu’il pouvait pour retarder le moment de son départ, qu’il sentait plus proche qu’il ne le souhaitait. Il ne savait pas bien si elle pouvait se rendre compte du remue-ménage qu’elle venait de catapulter malgré elle dans ses habitudes et son petit confort. Ca n’avait rien de déplaisant, au contraire, il n’avait aucune envie que cela cesse et il était encore incertain de comment il réagirait au moment où elle retournerait effectivement chez elle. La journée touchait à sa fin et il espérait qu’elle ne reprendrait la route que le lendemain, non seulement pour le rassurer, mais également pour pouvoir prolonger un peu cette sensation d’utilité qui l’enivrait quand il se voyait dans ses yeux. Ses sourires étaient grisants, et il craignait de trop s’y accoutumer si elle devait rester davantage, mais cette fraîcheur était plus que revigorante, dans un environnement où tout le monde tirait la tronche tout le temps, tiré à quatre épingles.



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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyJeu 19 Mai - 20:30
Des gens paresseux1520 mots ▬ dialogue en #FF6699
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Plusieurs fois, tu sens que ton père d'adoption essaie de te convaincre de rester. Dans ses paroles, dans ses gestes. Il n'a pas tort. Tu fais probablement le mauvais choix. N'importe qui, à te place, accepterait sans poser de questions. Mais c'est aussi pour ça que tu ne veux pas. Tes raisons sont plus nombreuses que tu ne veux le laisser croire, même si tu as cité la principale. Tu devrais être un peu plus honnête avec lui, tu le penses, mais c'est difficile de le faire alors que tu es habituée à te cacher, que ce soit littéralement, ou à cacher tes émotions par ce fameux sourire qui te caractérise. Rien ni personne ne doit prendre de risques à ta place, tu le prendrais très mal. Étrangement, même en étant vice-capitaine, c'est une règle d'or que tu as su préserver. Tu serais prête à tuer – vraiment ? – quelqu'un qui vient à prendre des risques, pour ton bien. Tu es une grand fille. Tu n'as pas besoin de ça.

La promesse que tu fais donc avec l'actuel capitaine te réchauffe le cœur. Tu n'en espérais pas tant. Le geste symbolique qu'il te fait, jamais tu avais eu l'occasion de le faire ou même de le voir, même si tu en as déjà entendu parler. C'est quelque chose de tout nouveau, alors tu as un regard émerveillé lorsque tu le vois faire. Tu le laisses faire surtout, puisque tu ne sais pas trop comment ça fonctionne, mais c'est simple et ça a beaucoup de valeur à tes yeux.

« Et moi aussi je serai toujours avec toi ! Mais je sais pas si je peux entrer ici. Puis c'est loin de chez moi. Il faudrait que je marche loooongtemps avec beaucoup de nourriture sur moi, donc encore plus longtemps que normalement... »

En y réfléchissant, c'est vrai que de Sabitsura à la résidence dans laquelle tu es, même si tu ne sais pas exactement où elle sait, tu sais qu'il y a un bon bout de chemin. Et il te faut de quoi manger et de quoi boire, mais aussi pour les gens à qui tu vas en donner. C'est quelque chose de faisable, mais très compliqué.

« Je pourrais quand même essayer une fois si tu me ramènes doucement, pour que je vois la route ! J'ai pas vu là, du coup, ça allait trop vite, et j'avais mal, donc du coup, je connais pas. »

Puis, tu lui demandes de quoi ne ps salir la robe. Tu sens que tu l'as un peu pris de court, mais tu ne t'en formalises pas. Naoki est gentil, alors il trouvera une solution. Comme toi, d'habitude. La gentillesse est la base de toute chose. Tu le vois mimer un truc – même si tu ne comprends pas ce que c'est – puis quelqu'un lui apporter un grand tissu blanc. Celui qui servait de nappe, tout à l'heure. Il est beaucoup plus blanc maintenant, avec un truc noir dessus. Tu n'es pas encore assez au courant pour comprendre ce que ça signifie, mais tu t'en rendras compte plus tard. Tu remarques simplement, lorsqu'il te le met, que c'est beaucoup trop grand pour toi. Mais, au moins, ta robe est en sécurité. Et c'est bien la première fois qu'on te donne quelque chose d'aussi large, tu seras à l'aise au moins ! Ca servira de sac de couchage aussi. Quelque chose à utilités multiples. Ca te plaît beaucoup. À l'instant, tu penses que tu ne porteras que ça. Que des robes, que des trucs larges. Ce qui expliquera plus tard, pourquoi tu cherches à tout prix à avoir un haori, alors que tu en as déjà un, finalement...

« J'y ferai attention ! Merci Naokin ! Et... Tu es sûr que tu peux m'apporter des robes ? Enfin j'veux dire. Je saurai pas trop où les mettre, j'ai pas d'endroit où les ranger, du coup elles vont s'abîmer aussi et se déchirer, et je veux pas que tu gaspilles des robes ! »

Si tu le savais, tu dirais surtout que tu ne veux pas détruire le haori. Mais vu que tu ne le sais pas, tu te balades, toute fière, avec un manteau trop grand pour toi. Tu as l'impression d'être plus imposante. Au moins, tu pourrais peut-être entrer dans le Seireitei quand tu veux, avec ça, mais tu ne tenteras pas le diable, même si tu étais au courant, tu ne le ferais pas. On ne sait jamais. Tu te fais interrompre. Tu regardes la table et tu te demandes bien ce que tu connais dans tous ces plats. Dans l'immédiat, la seule chose que tu connais là-dessus, c'est la réponse. Que tu ne vas pas tarder à partager.

« A part le pain, je connais presque rien tu sais. Euh... Du riz. De l'eau. Hm... Je sais pas trop... Ç'avait pas autant de goût que tout ça, c'est sûr ! »

Heureusement pour toi, il t'aide, te donne des noms, des explications... Tu ne retiens pas tout, tu as naturellement mauvaise mémoire et tu préfères te souvenir de son nom et de son visage plutôt que des aliments, même si son initiative te fait vraiment plaisir. Tu te souviendras peut-être de deux trois trucs, et, si tu reviens ici, tu lui demanderas de te réexpliquer. Tu as l'impression que ça ne le dérangera pas, donc c'est pas plus mal. Jusqu'à la question fatidique, celle que tu ne voulais pas entendre car tu as toi-même peur d'y répondre. Combien de temps rester. Tu en ignores presque ce qu'il te demande après. Pour lui, comme pour toi, ça n'est qu'un masque pour ne pas retourner à la réalité. Ta réponse sera certainement un facteur important pour la suite. Et tu sais ce qui est mieux, pour vous deux.

« Il faut que je rentre aujourd'hui. Si je reviens pas à la base, on va mal me voir après. »

Tu mens. Tu mens puisque tu n'as pas l'intention d'y retourner et tu sais qu'ils feront comme si tu n'avais jamais existé. Mais il le faut. Sinon, tu ne partiras jamais, tu le sais, et tu dois partir. Il va falloir que tu te rassures, et que tu le rassures aussi. Les mots et ton sourire ont toujours été tes meilleures armes. Ça va être le moment pour t'en servir à bon escient. Tu ne t'en sers pas aussi bien que tu pourras le faire à l'avenir. Tu retires ta main de ses cheveux, et tu prends son visage pour le fixer, comme n'importe quel adulte le ferait avec un enfant, sauf que cette fois-ci, les rôles sont inversés. Il n'y a que toi, pour lui faire comprendre ta détermination, et, plus encore, la liberté à laquelle tu as le droit, pour tes choix futurs.

« Je saurai devenir grande tu sais ! Je vais me faire mon chemin toute seule ! C'est comme ça qu'on dit je crois, non ? Et puis, je vais pas me perdre, parce que tu seras là pour me dire quoi faire si jamais ! » Tu as toi-même du mal à comprendre la métaphore que tu viens d'utiliser, mais tu t'es dit qu'elle était littéralement valable : si tu te perds pour aller chez lui, il sera là. « Fais moi confiance, d'accord ? Comme je te fais confiance pour venir me voir ! »

Encore une fois, tu lui fais ton plus beau sourire. Tu vas le quitter pour un au revoir, pas pour un adieu. Dans ta petite tête pleine de rêves, il était évident que vous alliez vous revoir très vite. Tu n'avais aucun doute là-dessus, et tu n'en as pas eu, au tout début. Tu n'as jamais douté du bonheur qu'il va  ajouter à ta vie. Ainsi, tu regardes les personnes qui ont emmené le tissu blanc qui te sert de cape-manteau – tu ne sais pas trop – et tu leurs fais exactement le même geste que Naoki a pu leur faire en leur demandant celui-ci. Ne voyant pas de réaction de la part de ces derniers, tu gonfles les joues. Il faut croire que les nobles n'ont pas tous la tête bien remplie. Tu es bien contente d'être tombée sur quelqu'un qui sait réfléchir, de toute façon, s'il ne savait pas le faire, il ne t'aurait jamais aidée, tout comme toutes ces personnes alignées face à toi !

« Pourquoi vous comprenez pas ! Naokin va pas aller dehors puis tomber malade ! Faut lui donner un truc chaud ! »

L'autorité qui commence déjà à pointer. Si elle se mêle à ton tempérament téméraire, le mélange risque de devenir explosif. Mais tu n'utiliseras pas ce cocktail sur le monsieur aux longs cheveux qui a failli te manger mais que tu aimes bien au final parce qu'en ait c'est ton papa. Sur ses serviteurs par contre... Tu n'hésiteras pas une seconde. Puisqu'à partir de maintenant, tu estimes que tu es la personne la plus apte à protéger le Sano. Ironiquement, vous n'aurez pas eu assez de temps pour vous deux, pour que tu puisses lui montrer tout ça.

Setsu Fuuizumi
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyDim 22 Mai - 3:54

Ce n'eeest, qu'un au reeevoir, ma fille



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Comme il s’y était attendu, il ne serait pas en mesure de faire grand-chose pour la retenir à ses côtés. Même si il ne s’était pas vraiment fait d’illusion, ayant très vite compris qu’elle ferait tout son possible pour ne pas revenir sur son choix, se faire à la réalité de la chose était une autre paire de manches. En si peu de temps, Naoki s’était déjà habitué à voir cette petite frimousse et l’idée de la garder sous son toit lui avait semblé tellement naturel et juste qu’il aurait été près à tout arranger dans les plus brefs délais. Au moins, la petite avait accepté sa promesse et semblait même ravi de la manière qu’il avait eu de la sceller, chose qui semblait nouvelle à ses yeux. Il aurait eu tellement de choses à lui apprendre, à lui apporter. Bien sûr, ils se reverraient. Plusieurs fois même, au cours de ces trois dernières années qu’ils eurent l’occasion de partager dans le même monde. Malgré tout, il vint à regretter de nombreuses fois de ne pas lui avoir forcé davantage la main et il aurait sans nul doute eu beaucoup moins d’hésitation si il avait su que son temps dans la Soul Society était compté. Son innocence le fit sourire une nouvelle fois, ce mélange de naïveté et de sagesse étonnamment aiguisée pour une si petite fille ne cessait de le surprendre. Ce qui en découlait était un caractère tout à fait charmant dont il avait rapidement fait les frais, grisé par son tempérament si rare chez les jeunes pousses. Elle ne semblait pas forcément réfractaire à l’idée de revenir, et même si cela risquerait de poser problème, il savait pertinemment qu’il pouvait se le permettre, tout comme d’aller la retrouver dans son district. Une inquiétude précoce lui trottait cependant en boucle dans la tête et à chaque fois qu’il semblait se faire à l’idée, il la revoyait si faible, prête à passer l’arme à gauche pour une histoire de pain futile.

Peu importe ce qu’il pouvait en penser, elle verrait certainement une protection rapprochée et/ou permanente comme un affront intolérable. Il aurait aimé pouvoir lui faire comprendre certaines choses dans l’immédiat, du genre « ne parle pas aux inconnus » et « fais bien attention aux pousse-pousse en traversant la grand-route » mais tout ce qu’il aurait pu dire aurait certainement sonné bien creux. Il fallait qu’elle expérimente tout ça d’elle-même, mais la chose n’avait rien de rassurante. Incapable de se dire de lui-même que Setsu avait manifestement bien réussi à survivre un bon moment toute seul, il ne cessait de revoir les images du début de leur rencontre et haïssait l’idée qu’elle se rendait de son plein gré dans un endroit où elle ne pourrait, au mieux, que survivre. Comment pouvait-on se développer correctement, dans la jungle du Rukongai ? Oh, Naoki adorait ( ?) son Vice-Capitaine, mais à voir les grands yeux ronds et pétillants de sa petite protégée, ce n’était pas vraiment le parcours qu’il lui souhaitait. Pour l’instant, elle semblait encore intacte mais la vie finirait bien par l’endommager. Dans les rues de bidonvilles abandonnées, cela risquait d’arriver bien plus vite que sous sa tutelle et il se haïssait de ne rien pouvoir faire pour empêcher un tel dénouement. Elle avait une façon de dédramatiser un peu tout ce qu’il avait l’audace de lui sortir et même si le Capitaine trouvait ça incroyablement courageux, il ne pouvait s’empêcher d’être légèrement mal à l’aise, chaque fois qu’elle recommençait. Quelque part, il aurait certainement été plus rassurant pour lui qu’elle se jette dans ses bras, qu’elle l’appelle son sauveur et qu’elle remercie le ciel de ne plus jamais avoir à remettre les pieds dans la boue, mais elle n’était pas comme ça. Lui qui ménageait ses contacts pour garder ses relations au strict minimum nécessaire, quelques exceptions mis à part, il se retrouvait de l’autre côté de la discussion, devenant celui qu’on maintenait à distance. Ce n’était pas la meilleure des sensations, mais l’ironie de la situation ne manqua pas de l’amuser et lui apprit quelque chose sur lui sur lequel il n’avait jamais réussi à réellement poser le doigt.

-Bien sûr, de toute façon, on ne se serait pas quittés comme ça ! Je te ramènerais tranquillement, puisque rien ne nous presse.

Peut-être refusait-elle de prolonger sa présence de peur de perdre sa volonté, alors, ils allaient sortir et dépasser les limites du Seireitei, jusqu’à ce qu’elle soit rentrée chez elle. Peut-être que de cette façon, il pourrait traîner un peu, profiter des quelques moments de tranquillité qu’il aurait à ses côtés avant de revenir à d’épuisantes obligations qui n’en finissaient pas. Lorsqu’il lui passa son Haori, il ne s’arrêta pas tout de suite sur le danger que cela pouvait représenter pour la petite ou même les représailles qu’il risquait de s’attirer. Pour lui, cet manteau avait énormément d’importance, peut-être même plus que pour la moyenne des Capitaines et pourtant, s’en séparer (et même lui faire l’affront d’une découpe grossière) n’avait rien de dérangeant à ses yeux car de cette façon, une partie de lui ainsi que de sa mère se tiendraient toujours fièrement aux côtés de la petite Sano officieuse. Il aurait bien aimé pouvoir les présenter et plus d’une fois durant le temps qu’il passa à ses côtés, il se demanda si les deux femmes de sa vie auraient pu s’entendre et ce qu’elles auraient pu dire, l’une de l’autre. Bien sûr, ce genre de question n’apportait jamais rien de bien concret mais au moindre relâchement, il ne pouvait s’empêcher de revenir à ses hypothèses farfelues, s’enivrant de « si » et de « peut-être que ». De temps en temps, il coupait court à ses spéculations pour se concentrer sur ce que la princesse du Rukongai avait à lui dire et chaque allusion à son statut l’obligeait à davantage se faire violence pour ne pas la garder dans sa demeure, tant cela le déchirait de penser à ses conditions de vie. Bien sûr, c’était idiot, une simple technique de l’Autruche l’aurait certainement rendu plus serein, mais c’était quelque chose avec laquelle Naoki n’était pas encore très accoutumée et si elle avait essayé de lui peindre la description d’une vie idyllique, il ne l’aurait certainement pas crûe.

-Tu as bien vu ma carrure ? Jamais je ne pourrais porter des robes comme ça, voyons ! Affirma-t-il d’un ton aussi dégagé que possible, s’éventant doucement de la main droite. C’est la vie, Setsunon. Les habits, ça se déchire et les outils, ça se brise. On retapera ce qui peut l’être ici, mais l’essentiel ce n’est pas le matériel, ce sont les vivants.

Dès qu’il en avait l’occasion, il essayait de faire naître le maximum d’instinct de préservation qu’il le pouvait chez la petite. A chaque fois qu’il parlait, il avait l’impression de dire des énormités plus grosses que lui et s’attendait à tout moment  à la voir lui rire au nez sur l’absence de réalité qu’il débitait à la seconde, perdu qu’il était dans le petit monde confiné que lui apportaient le titre et les moyens qui allaient avec. Il semblait toutefois avoir réussi à éviter de faire des bourdes qu’il n’aurait pu rattraper et pour son premier contact prolongé avec une âme qui avait encore besoin d’être façonnée, il aurait certainement pu faire bien pire. Alors, il tenta de lui inculquer la première connaissance qui lui vint à l’esprit, la nourriture. Tentant de repérer ses préférences par son stratagème, il fit de temps en temps quelques signes discrets pour que l’on réadapte ses bentos en conséquences mais dut bien vite se rendre à l’évidence qu’il aurait tout aussi bien fait de lui ramener le buffet tout entier. La gamine n’était pas difficile et la nourriture étant un des pêchés mignons du noble, il y voyait là l’une des nombreuses qualités qu’il lui trouvait. Lui qui avait encore un petit espoir de pouvoir rallonger le temps qu’ils pourraient passer entre ces murs, il comprit vite qu’il ne s’était pas trompé en pensant qu’elle ne pouvait rester comme il le souhaitait.

Il sentait bien que quelque chose clochait dans ce qu’elle venait de lui balancer avec aplomb, mais il décida malgré tout de ne pas revenir dessus. Si jamais elle n’était pas honnête à ce niveau-là, elle avait certainement ses raisons et il était encore trop tôt pour lui demander une transparence totale, mais le fait qu’elle se sente le besoin de le rassurer lui déchirait un peu le cœur. Il se sentait impuissant face à la détermination d’une gamine, malgré le poids des années qui lui pesait sur les épaules et pour la première fois depuis longtemps, il en vint à remettre sa propre utilité en doute. Il avait dû tomber bien bas pour se faire réconforter de la sorte par ce qui semblait être un nouveau-né, en comparaison avec sa propre expérience, mais sa petite tirade avait une authenticité touchante. Il la laisserait faire comme elle l’entendait et de toute façon, il n’avait aucune réelle autorité à exercer sur sa personne. Pour cacher son émotion, il se contenta de se mordre la langue en hochant la tête, incapable de formuler son approbation de façon intelligible à cet instant. Une nouvelle fois, son sourire le fit fondre. Quand elle commença à répéter ses mimes, il mit autant de temps à comprendre que ses subordonnés et quand il s’expliqua, les joues gonflées, il ne put s’empêcher de laisser éclater un fou rire, les larmes aux yeux alors qu’il était pris de petits soubresauts hilares. Une fois calmé, il laissa échapper un long soupir de satisfaction avant de mettre un genou au sol pour prendre Setsu dans ses bras et aller lui fourrer la tête contre lui, comme lorsqu’il l’avait ramenée. Tendrement, il lui embrassa le front, un large sourire lui encadrant le visage. Pendant ce temps-là, les servants déboussolés ne savaient pas vraiment où se mettre, ni quoi faire.

-Sacrée petite, tu me feras regretter ton départ jusqu’au bout, n’est-ce pas ?Dit-il en reculant son visage pour pouvoir la contempler toute entière. Ce n’est pas la peine de les déranger pour si peu, mais c’est gentil de m’y faire penser, je prendrais quelque chose en sortant.

Puis, il se releva, doucement, pour profiter encore un peu de la vision qu’il avait sous les yeux. Son cœur était toujours aussi lourd à l’idée du départ de celle qui n’avait même pas eu le temps de visiter le domaine, mais il avait tout de même réussi à retrouver une certaine clarté d’esprit et à se dire que ce n’était pas un adieu. Peut-être cela aurait-il mieux valu, au moins, il n’aurait jamais eu à trahir sa parole. Un peu rasséréné, il lui tendit la main en attendant qu’elle ne la prenne et se dirigea avec elle vers la sortie. Sur le chemin, il accepta avec un soupir le manteau hivernal qu’un des membres de son personnel lui apporta par excès de zèle et se chargea le dos des divers denrées qu’il avait préparé pour sa petite invitée. Pour lui, ce n’était pas grand-chose mais pour elle, cela pourrait lui tenir très longtemps, à condition qu’elle ne distribue pas tout à la veuve et l’orphelin. Quand ils passèrent la porte, il l’attrapa par le col et la glissa tout en haut de son barda avant de partir en un bond, beaucoup plus lent et stable qu’à l’aller.

-Accroche-toi bien Setsunon, et profite de la vue.

En un rien de temps, ils se retrouvèrent à la frontière du Seireitei et sans s'en rendre compte, Naoki ralentit son allure. Il n'avait pas envie de la laisser partir et songeait déjà à demander à son médecin de famille de lui préparer un sort ou quoi que ce soit qui pourrait l'avertir si jamais la petite devait se retrouver en réel danger. Ainsi, il pourrait la laisser faire toutes les expériences qu'elle souhaitait nécessaires mais il serait capable d'avoir un peu de tranquillité d'esprit, entre deux retrouvailles.



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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyJeu 26 Mai - 1:45
Des gens paresseux1520 mots ▬ dialogue en #FF6699
Last Drops

Après ton explication enfantine de ce que tu attendais des gens à son service, Naokin se met à rire. Sur le coup, tu ne comprends pas pourquoi. Tu es on ne peut plus sérieuse ! Il ne faut pas qu'il tombe malade juste parce qu'il te ramène. Sinon, il va lui aussi se faire endormir et on va aussi lui faire des choses bizarres pour qu'il soit guéri, et tu veux pas que sa maison se retourne contre lui pour le manger – parce que tout est comestible. Ton avis se met bien rapidement à changer lorsqu'il te prend dans ses bras. Tu fermes naturellement les yeux à ce contact. Tu ne veux pas partir. Tu ne veux pas le quitter. Mais tu n'as pas le choix, il le faut. Durant ces secondes qui semblent durer éternellement, tu savoures chaque instant. Toi, qui ne t'es jamais attachée à quoi que ce soit d'autre que ta propre existence – et encore – tu viens de comprendre ce qu'est l'affection, l'amour, l'adoration pour quelqu'un. Et, c'est une fois que tu découvres ça, que tu te rends compte à quel point c'est difficile de l'abandonner. Les larmes te viennent, mais tu te refuses de pleurer, tu souris, tu te forces à le faire, comme lorsque tu as eu le pain même en étant gravement blessée. Tu as eu raison, tu le sens t'embrasser le front. Il est la toute première personne à t'avoir fait ça. Ce geste si insignifiant pour beaucoup, mais qui représente énormément pour toi. Tu le vois, te contempler maintenant, même si tu as du mal à saisir la portée de ce geste. La seule chose que tu peux vraiment affirmer : c'est que, vu ce qu'il a dit, tu vas lui manquer autant qu'il te manquera.

Lorsqu'il te tend la main, tu t'empresses de la prendre. Sans que ce soit réellement de manière consciente. Ça aussi, tu ne l'as jamais fait. Mais tu devais le faire, maintenant. Tu ne sais pas ce que ça peut représenter, mais tu ne veux manquer aucune occasion, aucun rapprochement que tu peux avoir, lors de vos dernières minutes ensemble. C'est quand tu réalises que vous allez vers la sortie que l'ampleur de ta décision te frappe de plein fouet. Pourquoi n'arrives-tu pas à être égoïste au moins une fois dans ta vie ? Personne ne te force à revenir à Sabitsura, alors que fais-tu, à y aller ? C'est plus fort que toi. Une partie de toi veut se satisfaire de cette vie paisible aux côtés de ton père adoptif du jour, et probablement de la vie entière. L'autre tient à sa part de liberté et à son altruisme envers ceux qu'elle voit depuis qu'elle s'est réincarnée dans le Rukongai. Tu ne veux pas choisir, et pourtant, tu as choisi bien plus vite que ce que tu ne le penses. Et puis, encore au plus profond de toi, tu ne veux pas l'impliquer dans tes affaires. Tu sais que c'est dangereux. C'est certainement ce qui t'a décidée.

Tu le vois, chargé comme jamais tu ne pourrais l'être, te porter et commencer à partir. Répondant à ta demande, il se fait beaucoup plus lent qu'à aller – rien ne presse en même temps. Tu essayes de ressentir au maximum, tout ce que tes sens sont en mesure de te faire passer comme informations. Le tissu de Naoki auquel tu es accrochée, ce même Naoki que tu vois, tout en cherchant des points repères sur le chemin, le léger bruit du feuillage des arbres au vent. Tout est compliqué et tu ne retiendras pas tout. Mais tu as bien l'intention d'en retenir le plus possible. Quelques minutes après que vous soyez sortis, tu tends le bras vers une échoppe particulière, et tu n'en avais jamais vu de telles auparavant :

«  Regarde ! Y'a une jolie lanterne rouge ! J'aime bien le rouge, tu sais ? Plus tard, j'aurais une lanterne comme ça aussi ! »

L'innocence dont tu fais preuve en fait doucement sourire quelques uns sur ton passage. Plus tard, tu comprendras la signification de ce que tu viens de dire, mais tu auras effectivement un abat-jour rouge dans ta chambre. Pour toi, il s'agit d'un repère important. La première chose que tu as vu en partant de chez celui qui t'a sauvée. Tu te cales bien dans son haori de capitaine, qu'il t'a donné, pour ne pas avoir froid non plus. Tu as eu un point repère, tu sauras le retrouver. Il te suffira d'aller tout droit, depuis chez toi, pour te rapprocher des remparts du Seireitei. Et, lorsque tu verras ça, tu sauras que tu es proche. Ça sera l'unique signe qui te fera dire, plus tard, que tu es vraiment proche de chez les Sano. Et, pourtant, tu n'y retourneras jamais en deux cent ans, te contentant de regarder la demeure de loin.

Soudainement, une question te vient en tête, donc tu te mets à fixer ton papa de locomotion. Tu ne sais pas s'il pourra y répondre. En réalité, ce n'est pas vraiment une question, mais plus une suggestion, une demande, tu ne saurais dire. Ça te turlupine juste. Il se peut que, ta façon de le regarder, le mette mal à l'aise, mais, tout compte fait, ce n'est pas plus mal : tu ne veux jamais oublier son visage, c'est une raison de plus pour le faire. Pour l'instant, tu crois au fait qu'il reviendra te voir de temps à autres, mais tu préfères prendre tes précautions. Tu ne l'oublieras pas, et, comme ça, le jour où tu iras derrière les murs toute seule, tu pourras le retrouver entre mille. Quand bien même ça ne concerne absolument pas ce à quoi tu as pu penser.

«  Naokin, est-ce que tu pourrais faire attention ? Tu  vas de plus en plus doucement, même moi je marche plus vite que ça. »

Jeune, mais pas dupe. Tu connais parfaitement ses raisons, ou du moins, tu te doutes des bases. Ta volonté aussi est mise à rude épreuve, et tu ne veux pas céder, alors il va falloir que tu fasses la demoiselle têtue, à la limite de l'égoïsme. Au fond, c'est ce que tu fais depuis le tout début. Alors qu'il t'a ramenée et qu'il t'a soignée. Il prend même le temps de faire le chemin du retour avec toi. Et c'est comme ça que tu remercies ? Ne serais-tu pas ingrate ? Ou, justement, déjà trop attachée ? Quelque part, tu te mets à penser que tu n'aurais jamais voulu ça. Ton quotidien a été fortement perturbé. Tes envies aussi. Tu ne veux plus avoir « ce qu'il faut », tu veux avoir plus que ça. Parce que tu es capable de plus. Si tu as été en mesure de séduire un noble avec du pain et un sourire, tu peux aller loin, et tu en es convaincue.

«  Je dois y arriver toute seule... »

Ce n'est qu'un soupir, la façon dont tu l'as prononcé, au point où tu ignores s'il l'a entendu. Faisant mine de ne rien avoir dit, tu reprends aussitôt :

«  Si c'est trop dur pour toi, tu peux me laisser au 53e district. Je connais la route à partir de là ! »

Quel compromis. Tu connais la route depuis les districts quarante, en vrai. Tu ne sais pas s'il acceptera. C'est une proposition comme une autre. Sauf que tu aimerais qu'il accepte. Tu ne veux pas qu'il te ramène à ce « chez toi » où tu n'as pas prévu de retourner. Tu as déjà menti plusieurs fois, ici encore, ce n'est pas pour faire ça tout le temps. Il n'a pas besoin de tes mensonges après tout, tu pourrais très bien être honnête. C'est un adulte, il devrait te comprendre. Mais, tu as cet instinct de préservation, à la fois envers toi et envers lui, qui t'empêche de dire toute la vérité.

Ce n'est qu'à ce moment que tu remarques que vous êtes déjà presque arrivés à l'endroit que tu as annoncé, le cinquante-troisième. Pourquoi ? Le chemin n'a pourtant pas été fait aussi vite ! Tu as du louper quelque chose. Tu lui disais il y a quelques secondes à peine d'aller plus vite ! À ce moment, bien que, comme pour les lanternes, tu le comprendras plus tard, tu as vécu quelque chose de très important. Les moments les plus agréables passent plus vite. Ta notion du temps n'avait jamais été altérée ainsi. Pour toi, toutes les journées étaient longues et se ressemblaient sans cesse. Toutes, jusqu'à aujourd'hui. Ce jour où une petite roturière rencontra un chef de famille noble, qui, au lieu de la stigmatiser comme les autres auraient pu le faire, l'a prise sous son aile. Cette aile, représentée par le haori qui tu as sur le dos.

«  Sauf si tu veux aller plus loin... Je t'en empêcherai pas tu sais... »

Décidément, ta volonté s'est vite envolée. Tu n'es pas aussi puissante que tu veux le croire ou le montrer. Après tout, tu restes une enfant, malgré tout ce que tu peux dire.

Setsu Fuuizumi
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyLun 30 Mai - 23:41

Ce n'eeest, qu'un au reeevoir, ma fille



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S’il avait été capable de voir tout ce qui se passait réellement dans cette petite tête rose, le Capitaine de la 3ème division y aurait certainement trouvé le dernier argument dont il avait besoin pour la laisser rester. Bien sûr, c’était une petite fille à l’altruisme sans pareil, le problème était bien l’idée révoltante qu’elle était partie se mettre en tête comme quoi elle avait l’obligation de porter le monde seule, à la seule force de ses bras maigrichons. Il aurait bien aimé trouver les mots corrects, une explication marquante pour lui démontrer que non, on n’a pas besoin de se battre seul, que ce soit contre les « forces du mal », la pauvreté ou même l’injustice. Si on restait en solitaire trop longtemps, on finissait immanquablement à se mettre soi-même des bâtons dans les roues, ce qui ne servait à rien. L’imagination déjantée et décalée de Setsu avait quelque chose de touchant même si il n’arrivait à accéder qu’à la partie visible de l’iceberg qu’était son pouvoir d’imagination infantile. Lorsqu’il s’arrêtait un instant pour réfléchir vraiment à ce qui pouvait bien attendre celle qu’il pouvait désormais appeler sa fillette, il se retrouvait la plupart du temps à croiser les doigts pour que les moments les plus durs qu’elle aurait à affronter n’arrivent ni trop vite, ni en son absence. Pour le moment, il n’avait pas encore vraiment conscience de ce que cela impliquait et il découvrirait bien assez tôt l’inquiétude d’un parent loin de son enfant, sans la moindre nouvelle. En attendant, il tentait de lui donner tout ce dont il était capable afin de la renvoyer dans ce monde qu’il jugeait si hostile en lui donnant un bagage supplémentaire pour s’en sortir, tant métaphoriquement que de façon très littérale. Sur le chemin du retour, il se retrouva à hésiter de nombreuses fois à douter de la décision qu’il avait pris mais en revenait toujours à la même conclusion : Il n’avait aucune réelle autorité pour l’empêcher de faire ses propres choix de vie.

Setsu était née dans le Rukongai, et peu importe ce que lui pouvait en penser, il ne pouvait pas se permettre de l’arracher à son foyer et à son lieu de naissance en proclamant que c’était pour son bien. Non, pour la faire rester, il aurait de toute façon fallu qu’elle le souhaite d’elle-même car en la retenant de force ou en tentant de manipuler ses envies pour la faire rester, il risquait plus d’écraser son esprit et de faire naître en elle un regret indélébile. C’était ce qui l’inquiétait le plus, et qu’il souhaitait éviter. De temps en temps, il lui pointait des directions où se trouvaient divers bâtisses et autres points de repère, bien conscient du fait qu’elle ne pourrait pas tout retenir, mais préférant tenter sa chance le plus de fois possible. Il espérait qu’elle revienne, mais pour ça, il faudrait déjà qu’il lui fournisse un laissez-passer afin qu’elle puisse dépasser les portes qui bloquaient l’accès au Seireitei. Dans le doute, il prévoyait déjà de placer un moyen de surveillance (un garde ? Du Kido ? N’importe quoi ferait l’affaire, mais il ne pouvait tout de même pas se permettre de monter la garde tout seul) ou peut-être simplement de négocier avec le gardien le plus proche de son district pour qu’il l’avertisse si jamais la petite devait se présenter. En passant aux côtés de la maison close, le Capitaine se sentit rougir légèrement en faisant le rapprochement avec ce que venait de dire la gamine. Pas réellement délicat à ce niveau là, c’était surtout pour elle qu’il ressentait une certaine gêne, étant donné qu’elle était encore trop jeune et ignorante du monde des adultes pour comprendre le vrai sens de ce qu’elle venait de dire. En tournant la tête vers elle tout en maintenant un cap parfaitement stable, il la secoua un peu en signe de négation.

-Tu peux avoir ce que tu veux Setsunon…Promets-moi juste que tu ne mettras jamais les pieds dans ce genre d’établissement ! Soupira-t-il, le visage légèrement crispé. Je t’expliquerais pourquoi un jour mais pour l’instant, fais-moi confiance.

Il aimait bien la sentir ainsi blottie entre son paquetage et son dos, sentant sa chaleur tout contre lui. Depuis qu’il avait lui-même quitté l’enfance, c’était un contact qu’il avait un peu oublié, négligé malgré lui. Les marques d’affection n’aidaient pas vraiment à gravir les échelons, tout noble qu’on soit, et il n’en avait donc jamais vraiment vu l’utilité. Pour entretenir des rapports sociaux, il fallait se démener à comprendre ce que pensait l’autre, contrôler ce qu’on disait pour ne pas être blessant, respecter les normes de politesse en vigueur (surtout chez les familles influentes) et tout un bazar impossible à supporter ou à retenir correctement. En revanche, avec Setsu, tout avait été plutôt tranquille, simple. Les conditions de leur rencontre avait certainement dû jouer car un rapport particulier s’était très vite installé entre eux deux mais plus que ça, il n’avait pas l’impression d’avoir à trop se forcer pour qu’elle ne le comprenne, et aimait à penser que lui aussi parvenait à déchiffrer correctement ce qu’elle sortait parfois avec la plus grande désinvolture. Il trouvait une certaine simplicité dans la communication qu’ils avaient établie, s’attachant de plus en plus à la fillette à mesure qu’il se rapprochait de l’endroit où il allait la laisser, pour Dieu (de la mort) savait combien de temps. Il ne saisirait le revers de la médaille que plus tard, en réalisant que pour la première fois depuis bien longtemps, quelqu’un était venu à lui manquer, situation qui n’était à ses yeux plus qu’un souvenir distant.

Alors qu’il décélérait, elle le grilla presque aussi sec et le lui fit remarquer avec une sagacité remarquable pour son jeune âge. Elle avait beau ne pas tout comprendre et certaines choses pouvaient bien se trouver hors de sa portée, elle restait dotée d’un esprit relativement vif et d’une répartie qui en briserait plus d’un  quand elle serait plus grande, comme c’était souvent le cas pour toutes les plus belles femmes qui savaient se reposer sur autre chose que leur charme. Un peu décontenancé, il ne trouva rien à lui répondre sur le coup, elle le laissa bouche-bée par son soupir et sa réplique de petite roturière ! Son ton l’exaspéra mais il se revoyait plus jeune (ce qui était toujours de mise avant sa Vizardisation), contraint de suivre des règles qui n’avaient pas de sens à ses yeux d’enfants et que personne ne pouvait réellement lui expliquer de façon rationnelle. « C’est comme ça », « Suis le code » et toutes ces foutaises. Au fond de lui, il savait qu’elle ne pensait pas à mal et que c’était surtout son propre conflit intérieur qui la poussait à prendre la chose sur un ton mutin et pour ça, il ne pouvait pas lui en vouloir. Il n’avait ni l’expérience ni la carrure d’un père et ignorait totalement comment la reprendre sans lui donner l’impression de la brider mais plus que tout, elle le mettait dans l’impasse et c’était tout ce qui lui passait dans la tête, en boucle. Naoki se rendait bien compte qu’elle disait surtout ça pour faire la fière, pour une raison qui lui échappait quelque peu, mais il était bien incapable de comprendre sa réelle envie. Allait-elle se vexer et penser qu’il la prenait de haut, si jamais il refusait de la laisser finir seule le retour ? Était-ce simplement un appel à l’affection, qui était sans doute quelque chose de propre aux enfants ? Puis, alors qu’il se trouvait perdu dans ses questions sans réponses, il l’entendit laisser doucement tomber le masque pour prononcer parmi les premiers vrais mots « d’enfants » qu’il avait pu entendre de sa bouche,  ce qui en disait plutôt long sur sa réelle appréhension de la chose. Il l’agrippa par le Haori dans lequel elle s’était emmitouflée pour la dépose sur le sol, en face de lui. En lui posant la main sur la tête pour lui caresser doucement le crâne, s’accroupissant à ses côtés, il décida de prendre sa décision en coupant la poire en deux.

-Ecoute, Setsunon. A partir de maintenant, on va marcher un peu, car je commence à fatiguer. Je ne vais pas te laisser là, c’est hors de question, par contre…Il fit une petite pause théâtrale, avant d’aller lui tapoter le bout du nez de son index. Tu as besoin d’avoir ton petit jardin secret, et il se fait tard, alors je rentrerais à l’entrée du soixante-quatrième. Ça te va, comme ça ?

Lâchant du leste, il laissa tomber son lourd sac rempli à craquer sur le sol qui fit un bruit sec en frappant la terre poussiéreuse. Bien entendu, il n’était pas réellement épuisé et n’avait pas vraiment commencé à taper dans ses réserves mais malgré tout, si il voulait que ça passe, il sentait qu’il fallait lui compliquer un peu les choses. Bien sûr, ce qu’il envisageait impliquait que les onze derniers districts qui leur restaient à parcourir se feraient à une toute autre allure, il espérait que les conditions qu’il imposait lui permettraient de ne pas se sentir mal à l’aise, vis-à-vis de lui.

-Pfiou ! J’ai le dos en compote ! Tu vas me remplacer jusqu’à ce qu’on arrive. Lui imposa le Shinigami, sans laisser l’ombre d’un choix sur la question. Si tu veux pouvoir protéger tout le monde, il te faudra être forte, non ?

Il avait bien conscience du poids de tout l’attirail qui était même plus grand qu’elle mais estimait qu’elle en était capable. Elle était presque totalement remise et de toute façon, il l’aiderait ni vu ni connu, si jamais la charge devait s’avérer trop lourde. Quelque part, il n’était pas encore sûr de vraiment la laisser repartir sans jeter un œil sur ses faits et gestes encore un petit moment, après tout elle serait dotée d’un bon paquet de nourriture et d’un vêtement d’une valeur astronomique, malgré les dégâts qu’il avait pu subir. Malgré tout, s’il se faisait coincer, elle risquait de mal le prendre, ce qui le laissait en quelque sorte en face d’une impasse. Préférant d’éviter de se faire bougon pour les derniers instants qu’ils passeraient ensemble avant un certain temps, il se mit à ses côtés et de nouveau, tendit sa main vers elle, armé de son sourire le plus lumineux.

-Tu seras débarrassée de moi bien assez tôt, laisse le vieil égoïste que je suis profiter encore un peu de ta présence. Je n’ai jamais eu d’enfant autre que toi, tu me manques déjà alors qu’on est toujours pas arrivé. Tu dois trouver ça un peu bête, non ?



Naoki Sano
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyVen 3 Juin - 19:12
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Last Drops

« Juste à l'entrée alors... »

Dès que tu es revenue sur tes paroles, tu t'es faite griller. Ça ne sert plus à grand chose de le nier. Tu ne dis toujours pas ce que tu as l'intention de faire, puisque, papa l'a dit, tu as le droit d'avoir ton jardin secret – même si tu ne comprends pas vraiment pourquoi un « jardin » en particulier vu que tu n'en as pas, mais tu as saisi l'idée globale et c'est le principal. Tu laisses le contact qu'il a avec le haut de ton crâne jusqu'à ce qu'il fasse tomber assez lourdement la cargaison au sol. Tu ne t'y attendais pas, et la poussière qui monte suite à ça, te fait tousser quelques secondes. Tu n'aurais pas pensé que ce sac était aussi lourd ! Intriguée, tu te demandes s'il n'a pas mis des briques à l'intérieur, pour que tu puisses te faire une maison. C'est une possibilité comme une autre, et le paquet est assez grand pour avoir de la nourriture aussi. Il voulait venir chez toi pour t'aider à faire un abri alors ? C'est une bonne idée ! Tu lui en toucheras deux mots en arrivant , mais pas maintenant.

Disons que tu n'auras pas le temps puisque tu vas devoir porter ce truc à ton tour. Tu es sceptique de la requête qu'on t'impose. Vu l'impact que ça a eu au sol, tu doutes réellement de ta capacité à pouvoir le faire. Mais il n'a pas tort. Il faut que tu y arrives, sinon, tu n'arriveras rien d'autre.

« C'est parce que tu es vieux Naokin, moi je suis le futur ! »

Ignorant le haori traînant par terre, tu places le sac sur ton dos et tu commences à avancer. Tout du moins, tu le voulais, mais tu te rends vite compte que tu n'as pas fait un seul pas, que la charge te retient. Tu comprends immédiatement qu'il fait ça pour que vous marchiez tout de suite plus doucement. Il est malin, celui que tu vois comme étant « vieux » ! Bien sûr, tu ne vas pas te laisser faire. Tu as pu maintenant estimer le poids de ton potentiel futur abri ainsi que des réserves de nourriture que tu vas avoir. Armée de toutes tes forces, tu réussis à soulever le tout pendant une à deux secondes, même à faire un pas, jusqu'à tomber en arrière, emportée par tout ça. Mécontente, tu te retournes vers l'objet de ta colère.

« Pourquoi tu te laisses pas porter hein ! »

Alors que tu allais donner un coup de pied dedans, la voix du Sano te rappelle à la réalité. Ce qu'il te dit à l'instant te touche bien plus que tu ne l'aurais voulu. Lui aussi, il va te manquer, mais vous êtes encore ensemble, alors tu ne comprends pas pourquoi tu lui manques déjà. Mais sans avoir besoin de comprendre, tu vois qu'il dit la vérité. Il te passe le sac pour que vous passiez plus de temps ensemble, c'est comme ça que tu l'as perçu, et donc ce qu'il dit est logique. De ce fait, tu ignores la contrainte remplie de briques, et tu te diriges vers lui en le prenant dans tes bras. À sa manière, comme tu l'as déjà fait, tu lui caresses les cheveux avant de lui tapoter la tête. Tout comme il a du mal à le faire avec toi, tu as du mal aussi à lui faire rentrer dans son esprit qu'il n'est pas seul, vu que tu es là maintenant. Tu n'en diras pas un mot, vu que tu es la première à esquiver le sujet ou à trouver des excuses, ça serait assez ironique de ta part.

Copiant ses gestes encore une fois, tu te recules en le tenant par les épaules. Tout ce que tu as pu apprendre, tu le fixes et ne le quitte pas du regard. Tu veux lui faire comprendre qu'il n'a pas besoin de s'inquiéter. Sa logique, sa façon de penser, tu l'as à peu près comprise. Il devrait pouvoir accepter la tienne maintenant, c'est ton optique. Il t'a pourtant fait un très beau sourire, comme tu sais si bien les faire, mais c'est justement parce que tu sais les faire que tu n'es pas dupe. Si tu n'étais pas restée avec lui toute la journée, tu y aurais cru, c'en est certain, et peut-être qu'il t'aurait même inspirée. La situation est juste légèrement différente. Il est comme toi. Il redoute votre séparation et en sourit. Sauf qu'il s'est déjà résigné, tandis que toi, tu ne l'as pas encore fait, puisque le moment n'est pas venu. Du coup, tu lui rends son sourire, parce que tu penses qu'il en a plus besoin que toi, dans l'immédiat.

« Je t'ai déjà dit que t'étais vieux Naokin, mais tu penses bêtement oui ! Je vais t'apprendre un truc ! Faut pas avoir peur du futur ! Puis, de toute façon, c'est moi le futur, et t'as pas peur de moi, si ? »

Dis comme ça, la réflexion adulte du capitaine semble tout à fait ridicule. Pourtant, c'est bien dans ces moments là que tu prouves que tu es réellement une enfant, contrairement à ce que d'autres de tes réactions peuvent laisser penser. C'est bien ce qui peut faire que les gens te trouvent touchante. En tout cas, ceux qui ne sont pas des districts les plus éloignés, là-bas, c'est quelque chose dont on se fiche. À l'inverse, tu penses que la jolie noblesse se moquerait de toi, puisque jamais ils ne seraient venus te sauver de quoi que ce soit. Il n'y a pas à dire, Naoki Sano est quelqu'un à part, et tu as bien eu de la chance de tomber sur lui – ou tu as eu de la chance qu'il soit tombé sur toi, plutôt.

Et, parce que c'est quelqu'un de particulier, tu vas faire les efforts qu'il t'a demandé. Tu te retournes vers le sac qu'il t'a donné, pour te faire un bon repas une fois ta maison construite, et, sans le porter sur ton dos, tu le traînes en marchant à reculons. Au moins, le poids de ton corps part à l'opposé donc tu peux marcher, mais tu surveilles les alentours pour ne pas percuter quelqu'un – tu ne veux pas que l'épisode du marchand se reproduise à nouveau. Tu arrives à faire quelques mètres, mais, comme prévu, c'est très lent, et vous n'allez arriver qu'à ton district au beau milieu de la nuit à ce rythme. Mais au moins, tu y arrives, et c'est ce que tu voulais, non ?

« Regarde ! J'ai réussi ! »

Tu n'as fait que tirer la cargaison sur une distance extrêmement courte. Pourtant, pour toi, c'est une fierté. Tu ne pensais pas avoir autant de force dans tes petits bras d'enfant réincarné il y a à peine dix ans. Ainsi, tu continues sur un temps tout de même respectable, si on prend ton gabarit en compte. Forçant sur tous les muscles de ton corps, tu arrives à la sortie du cinquante-troisième district, entrant de cette manière dans le cinquante-quatrième. Ayant l'impression d'avoir parcouru des kilomètres, battu le record du monde de poids soulevé et d'autres miracles dans le même genre, tu te laisses tomber par terre, à bout de souffle.

Il faut dire que tu n'as jamais fait d'exercice physique aussi éprouvant que celui-ci. Porter du pain, porter de l'eau, ramener des meubles à la « maison », ça n'a jamais été aussi lourd, et, dans le dernier cas, tu n'étais pas seule, en règle générale. Plutôt que de te plaindre, tu poses ton regard azuré sur celui que tu aimes appeler « vieux » depuis votre entrée dans le district précédent – même si vous êtes encore à quelques pas de ce dernier.

« Je peux pas... En faire plus... C'est... » Tu reprends progressivement ton souffle. « Beaucoup trop lourd pour moi. J'ai compris que tu voulais me faire une maison avec les briques qu'il y a là-dedans, mais j'arrive pas à bien les porter ! »

Tu ne voulais pas lui dire que tu avais compris son plan, bien qu'ingénieux, mais tu n'as pas pu t'en empêcher. Il pensait vraiment te faire croire qu'il n'y avait que de la nourriture ? Le poids de tout ce qui est comestible en ce monde ne vaudrait pas la moitié de ça ! Donc, bien sûr, tu ne t'es pas faite avoir.

« C'était gentil de vouloir garder la surprise mais j'ai deviné, tu sais. C'est pas la peine de le cacher plus longtemps. »

Quelle sera donc ta réaction en apprenant qu'il n'y a strictement aucun pavé dans ce sac ? L'avenir proche nous le dira. Et, puisque, le futur c'est toi, tu seras bien la première à le dire.

Setsu Fuuizumi
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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyMar 7 Juin - 0:03

Ce n'eeest, qu'un au reeevoir, ma fille



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Visiblement, il avait visé un peu fort avec son sac. Il s’était douté qu’il serait un peu lourd pour la petite, mais lui n’avait pas vraiment eu de peine à le soulever et ne s’était pas bien rendu compte de son poids. Avec toute la nourriture qu’il avait fourré dedans, Setsu avait certainement de quoi manger deux fois son poids par jour pendant au moins un petit mois. Même si elle ne devait pas être bien lourde, bout à bout, ça faisait tout de même une sacrée masse, qui manqua de peu de faire trembler le sol sous son poids. Malgré tout, elle ne sembla pas se formaliser de la chose, tout comme Naoki ne broncha pas vraiment lorsqu’elle lui dit qu’il était vieux. Pour une âme, c’était quelque chose de très subjectif que d’être vieux, mais avec le poids des années et une certaine lassitude qui l’avait envahie, il estimait effectivement faire partie des anciens. Même si il n’en avait pas les traits selon les normes humaines, il sentait son visage tout lisse s’affaisser un peu plus à chaque siècle qu’il devait se taper. En revanche, ce qu’elle lui dit après avoir commenté son âge le fit rire légèrement. Effectivement, bien qu’elle ne soit encore qu’une gamine des bas-quartiers, sa génération était le bien le futur de la Soul Society, et c’était justement aux vétérans de former la jeunesse, afin qu’elle puisse devenir quelque chose de grandiose, au lieu de se reposer sur ses acquis.

-Exactement. Allez, courage !

Suite à cela, il se mit un peu en retrait, et observant la petite s’harnacher tant bien que mal et tirer de toutes ses forces, en vain. Au bout d’un moment, il émit un petit sifflement admiratif quand il aperçut le barda se soulever du sol et s’apprêtait même à applaudir lorsque la petite porteuse tomba immanquablement en arrière. Sa réaction lui fit écarquiller les yeux pendant quelques instants, le sac n’y étant au final pour rien, il ne pouvait s’empêcher de considérer ça comme une pique indirecte. Malgré tout, cela ne changeait pas la façon dont il se sentait. Alors qu’il lui livrait des mots qu’elle ne pouvait pas encore entièrement comprendre (comme la plupart des choses qu’il braillait depuis leur rencontre), il manqua de peu de laisser les larmes lui perler dans le coin des yeux, mais elle le surprit si net qu’il se coupa dans son moment d’émotion, ne pouvant que rester bouche-bée quelques minutes avant de rigoler de bon cœur. Décidément, cela faisait bien longtemps qu’il ne s’était pas laissé aller aussi paisiblement, et il était tellement perdu dans l’instant qu’il ne songeait même plus au moment où il devrait retourner à ses diverses habitudes et formalités. Effectivement, il n’y avait pas besoin d’avoir peur du futur, il devait se contenter de faire de son mieux pour ne pas regretter son passé, surtout. Quelques années plus tard, c’est cette philosophie qui le sauva de la folie après son exil et qui devint son nouveau mode de vie. Ce n’était pas le futur qu’il fallait craindre, c’était le hasard. Implacable, imprévisible et surtout, injuste.

-Et bien, tant que tu n’arriveras pas à porter ce sac…Je pense que j’aurais du mal, effectivement !

Alors qu’il pensait déjà qu’elle aurait abandonné l’affaire, elle retourna vers le chargement, prête à recommencer. Il était quasiment sûr qu’elle ne pourrait pas en faire plus qu’à son premier essai, après l’avoir vue se démener en vain, mais elle réussit de nouveau à le surprendre. Patiemment, il la regarda avancer en la suivant pas-à-pas, la félicitant lorsqu’elle affirma avec fierté sa réussite. Contre toute attente, elle parvint même à franchir la sortie du district dans lequel ils se trouvaient, après des efforts qui semblaient bien hors de ses moyens. Il alla s’accroupir à ses côtés, une fois qu’elle alla embrasser le sol, prêt à balancer un bon gros flow de sagesse à l’ancienne. Encore une fois, elle vint cependant le prendre totalement de cours avec son fil de pensée singulier, lui balançant quelque chose auquel il n’aurait certainement jamais pensé. Immédiatement, il fit malheureusement le lien avec le fait qu’elle n’avait réellement nulle part où rentrer. Elle parlait de se faire une maison à la première personne, sans inclure le petit groupe qui était censé s’inquiéter de son absence, et qui était même déjà supposé avoir un foyer. Cela lui serra douloureusement le cœur, mais une fois de plus, il décida de faire avec.

Même si le choix était fait et qu’il était de son devoir de s’y tenir (pour une quelconque raison un peu floue sur laquelle il n’arrivait pas à mettre le doigt), il en revenait encore inconsciemment à imaginer le pire pour les événements à venir. Qui sait si le marchand n’allait pas revenir finir le travail, si jamais il était encore en état ? Après avoir déposa sa petite, le Capitaine se dit qu’il irait faire un tour dans ses quartiers, histoire de lui faire un peu passer l’envie de faire le créatif à l’avenir. Déjà que le comportement de ce type lui avait fait bouillir le sang lorsqu’il l’avait vu la première fois, mais maintenant qu’il s’était réellement attaché à Setsu, il n’osait même pas imaginer ce qu’il serait capable de faire, si jamais leurs chemins devaient se recroiser. Il fixa ses yeux dans les siens quand elle leva le regard vers lui, en lui souriant avec tendresse. Il avait envie de prendre soin d’elle, mais il ne pourrait rien en faire, au moins jusqu’à leur prochaine rencontre. Avec toutes les inquiétudes qu’il avait, maintenant, il commençait à avoir peur de devoir la savoir sans toit, mais pour le moment, il ne savait pas vraiment comment remédier à ça.

-Des briques ? Et qu’est-ce que tu ferais de briques ?! Commença-t-il, ménageant son effet. Non, non, Setsunon, moi je t’ai parlé de nourriture, c’est tout. Le lard et les pâtisseries, ça fait une bien meilleure fondation que de la banale brique.

Ne voulant pas trop écraser sa naïveté touchante, il était parvenu à retourner la situation en utilisant quelque chose de plus ou moins cohérent, étant donné que si jamais elle venait à ouvrir le sac, elle se rendrait vite compte qu’il n’y avait rien d’autre que du comestible dans tout le fatras. Revenant à son idée de départ, il lui tendit la main pour l’aider à se relever, stabilisant le sac d’une main. Il en attrapa une bretelle et pointa l’autre du doigt, sans quitter la petite du regard.

-Je suis trop fatigué pour le porter seul, et toi tu n’y arriveras pas. Tu m’aides ?

C’était après tout une idée sans doute bien plus raisonnable. Il la regarda s’exécuter et lorsqu’elle commença à tirer pour soulever le tout, il tira à son tour pour soulever tout le bordel, prenant garde de laisser un peu de leste pour donner l’impression à sa fillette qu’elle faisait tout de même une bonne part du travail, tout en lui permettant de faire jouer ses muscles de façon un peu plus raisonnable. Même si leur rythme avait tout de même bien ralenti par rapport à quand Naoki bondissait partout comme une tique, il restait tout de même bien plus considérable que si il s’était obstiné à la faire porter seule toutes les affaires. Il suspectait qu’elle aurait été trop fière pour le rembarrer, si jamais il lui avait balancé quelque chose comme « Et ben alors, on peut pas porter un petit sac et on veut nourrir le grouillot ? ». Elle aurait certainement gonflé les joues, se serait campée sur ses appuis et aurait fait de son mieux, jusqu’à épuiser toute son énergie. Tant qu’il ne serait pas là, il espérait sincèrement que personne ne serait assez bête pour la mettre au défi, sans quoi il risquait de lui arriver des aventures qu’il n’osait imaginer. Après avoir fait un bout de chemin et avancé de plusieurs districts, Naoki sentait la fin de leur périple approcher à grands pas. Peu importe à quel point ils réduisaient l’allure, le chemin semblait se faire dévorer à chaque pas, les transportant sur des distances digne de bottes de sept lieux. Bien sûr, il éprouvait de la tristesse à la laisser partir, et cela ne changeait pas, mais surtout, il aurait bien aimé qu’elle arrive à se modérer un peu plus, afin qu’il puisse avoir le cœur plus léger, au moment où il devrait partir.

-Tu sais, Setsunon, ce sac, c’est un genre d’image. Dit-il, sans savoir si elle prendrait cette introduction au premier degré. Tu vois, toute cette nourriture, tu n’aurais même pas pu la déplacer, sans mon aide. Moi, si j’avais voulu te l’amener, je me serais écroulé à mi-chemin.

Il dosa quelque peu ses mots, laissant planer un petit temps pour la laisser bien imprimer ce qu’il venait de dire, espérant ne pas faire trop dans l’abstrait pour cette petite tête rose. Arrêtant un instant le pas, il déposa le regard sur elle, se grattant l’arrière du crâne de sa main libre.

-Ce que je veux dire, tout bêtement,c’est que peu importe ta force, tu ne peux rien faire toute seule, et il n’y a aucune honte à ça. Entama le Capitaine, la voix douce. La vraie force, ma fille, c’est de reconnaître ses propres lacunes, et ne pas hésiter à accepter qu’on te donne un coup de main, quand c’est nécessaire. S'entêter devant l'impossible, ce n'est pas du courage, c'est de la témérité, de l'inconscience.

Espérant avoir été assez clair, il reprit la route avec détermination. Ils touchaient presque à leur but, et à cette idée, le vieux jeune père ne pouvait s’empêcher de ressentir une nouvelle fois un atroce pincement, encore confronté au côté inévitable de cette journée. Entre ses doigts, la bretelle se froissait à l’extrême, soumise à une pression incomparable qu’il exerçait sans même y prêter attention. Si jamais elle avait été quelque chose de plus solide, il l’aurait certainement réduite en poussière. Au lieu de ça, il se contentait de la triturer, l’esprit loin d’être tranquille. En déglutissant, il tenta de poser ses dernières cartes, se disant qu’il n’aurait de toute manière plus réellement l’occasion de le faire, surtout maintenant qu’il ne leur restait que quelques mètres avant d’arriver à destination.

-Tu peux toujours rentrer avec moi, tu sais.. ? Au pire, on distribue tout ça dans le district, on repart à la maison, et on revient de temps en temps…Non ?



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MessageSujet: Re: [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki [FB - 1813, 64e D. Est]. Last Drops. Ft. Naoki EmptyVen 17 Juin - 15:00
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Last Drops

Comment ça il n'y a pas de briques dans le sac ? De la nourriture, ça peut être aussi lourd ? Tu ne comprends pas. Il te ment forcément. Mais une maison faite avec du manger, tu ne dis pas non. Voilà quelque chose qui fait rêver ton esprit d'enfant, parce que tu ne réalises pas le côté éphémère de la chose. Tout comme cette journée, qui va toucher à sa fin. Tu n'as pas conscience de ce à quoi un adulte peut penser à ce sujet, et donc, c'est pour ça que tu restes innocente malgré ce que tu peux vivre au quotidien dans le rukongai. La lanterne rouge, le côté éphémère et court, tu ne saisis pas encore tout ça. Tu n'as pas la maturité nécessaire. Ce n'est pas dérangeant. C'est comme ça que tu es que tu te dois d'être. Vouloir paraître autre chose que ce que tu es est une mauvaise idée, et il ne faut pas que ça influe sur ton avenir. C'est ta longue période de pureté qui t'a rendue telle que tu es. Ça serait bête de gâcher tout ça, et ta toi du futur le sait très bien.

C'est, en partie, grâce à ça – bien que ça soit totalement inconscient de ta part – que tu aides Naoki à porter le sac lorsqu'il le demande. Tu penses qu'avec un petit peu d'efforts tu aurais pu retourner à ton district en le tirant, mais tu ne vas pas refuser un peu coup de pouce. Surtout que, en effet, la charge te semble bien plus légère. Pourtant, tu sens la fatigue t'envahir doucement. La blessure, les soins, le festin, le chemin, tu n'es pas habituée à en faire autant en une seule et même journée. Durant le trajet, ton papa ne dit rien, donc tu en fais de même, concentrée à ne pas lâcher ce que tu portes. C'est plus simple à soulever, oui, mais ça reste tout de même très lourd pour la petite que tu es – et même à l'avenir tu ne serais pas capable de l'emmener. Jusqu'au moment, où tu manques de lâcher justement, où il te dit que le sac est une image. Pour ne pas que cela se reproduise, tu raffermis ta prise.

Ce qu'il te dit est parfaitement cohérent, et tu arrives très bien à comprendre le pourquoi du comment. Vous n'êtes pas très loin de ton district, c'est évident qu'il allait réessayer. Sa proposition te laisse sans voix. Il te donne une très bonne raison d'accepter, d'avoir une vie meilleure avec lui tout en continuant tes bonnes actions. En même temps, il t'explique – sûrement sans le vouloir – que tu ne peux pas dire oui à son offre. Tu ne réponds pas dans l'immédiat, tu cherches les bons mots. Tu attends donc que vous soyez à l'entrée de ton quartier avant de dire quoi que ce soit. Ces paroles seront décisives, et leur ampleur n'est pas à négliger. À l'entrée, tu poses le sac et soupires un coup. Il est temps.

« C'est parce que je peux rien faire toute seule que je dois apprendre seule à le faire, tu vois ? Puis j'ai toujours vécu comme ça. Le rukongai, c'est pas quelque chose de mauvais je pense. Je suis euh... Comment on dit déjà ? Indépendante ? Je crois que c'est ça le mot. Je sais pas si je pourrais bien vivre parmi les nobles, normalement je les aime pas. Ils se moquent toujours de nous. Donc je vais juste leur prouver que je peux faire beaucoup de choses ! Même si ça paraît ridicule, je pense que je peux le faire. Même si ça se voit pas, je l'aurais fait, c'est tout ce qui compte. »

Tes phrases ne ressemblent pas à celles d'une enfant. Malgré ton charisme de petite fille, tu as été obligée de grandir vite, que ce soit positif ou non. Évidemment, dire oui est quelque chose de tentant, en vrai, tu en crèves d'envie. Tu reprends ta charge et, symboliquement, tu fais un pas à l'intérieur de Sabitsura. À quelques endroits, tu remarques des personnes que tu connais, à qui tu adresses un petit geste de la main. Tu auras tout le temps nécessaire pour aller leur parler, ce qui n'est pas le cas de ton papa. Ce loisir, tu ne l'as plus pour très longtemps.

« Alors, t'en fais pas, je resterai en vie au moins aussi longtemps que toi ! Tu m'as dit de faire attention à ça alors je le ferai. »

Souriante, comme à ton habitude, tu maintiens ce visage, ce masque que tu mets quotidiennement pour donner un peu de joie de vivre aux gens. C'est quelque chose que tu fais même naturellement, qui en vient outrepasser tes véritables sentiments. N'importe qui de raisonnable te dirait d'être honnête envers toi-même avant toute chose, mais tu ne le feras pas. Personne n'a besoin de tes plaintes, mais tu sais qu'au moins une personne a besoin d'un visage chaleureux. Tu l'as bien compris, c'est comme ça que tu réussiras à avancer, grâce à cette arme que tu t'es appropriée en apprenant à survivre. Tu n'es pas arrogante, tu ne penses pas que quelque chose comme ça puisse soigner tous les maux – sinon tes blessures auraient guéri d'elles-même. Plus que de la simple nourriture, la chose que tu tiens à offrir, c'est le bonheur de l'insouciance, de ta jeunesse avant qu'elle ne découvre la vérité du monde – même si ça a déjà été bien entamé et que tu n'es pas si joyeuse que tu ne le montres.

Cependant, avant que tu ne le remarques, ton sourire s'est fané et tu as commencé à te mordre la lèvre instinctivement. Tu réalises tout, que tu vas être seule dans quelques minutes, surtout que tu n'as pas l'intention de revenir sur tes pas. Tu sens tes larmes couler le long de tes joues, tu trembles de tout ton corps, mais au dernier moment, tu forces un sourire, qui, lorsque tu parles, perd toute crédibilité face à ta voix déchirée.

« On avait dit à l'entrée alors... Alors voilà et... On se revoit bientôt Naokin, hein ? Tu peux venir quand tu veux ! »

Il est difficile de deviner si tu ris nerveusement, à la fin, ou si tu camoufles un sanglot avec un rire pour garder l'allure. Tu tires un coup sur le sac pour qu'il franchisse la frontière entre le soixante-troisième et le soixante-quatrième district. Aussi, tu t'avances doucement vers le capitaine, et tu l'enlaces aussi tendrement que possible malgré tes soubresauts. Tu penses qu'il a besoin de réconfort, et tu en as besoin aussi. Faire la fière est un fait, mais au fond, tu sais que la réalité est bien différente de ce que tu laisses voir. Tout comme le monde dans sa globalité. Tu n'en as parcouru que la surface, pour l'instant. Ta descente aux enfers ne pourra commencer que lorsque tu auras décidé de creuser. Ce qui arrivera progressivement, au fil de ta vie, jusqu'à ce que tu t'habitues aux limbes.

Restant comme ça quelques minutes, tu recules pour ne pas céder. Tu t'assieds même par terre, à côté de la cargaison, pour signifier que tu camperas sur tes positions et à cet endroit précis s'il le faut. Tu ne veux pas blesser Naoki, mais tu ne veux pas non plus te blesser plus que ça, quitte à être celle qui prend les décisions difficiles. C'est d'ailleurs quelque chose qui deviendra chose courante chez toi, plus tard. Quelque chose, dont tu auras besoin lors d'un événement très important.

« Je serai par ici un peu tous les jours, alors tu auras pas besoin de me chercher, papa ! » Tu te forces une dernière fois à sourire. « Mais pour l'instant tu dois rentrer chez toi, et je peux pas te ramener. Fais vite, il va faire nuit sinon ! »

Ainsi, tu camoufles aussi bien que possible ton état. Tu te mets à comprendre pourquoi il avait peur quand tout allait très bien pour toi, et la notion du mot « inquiétude » se rajoute à ce que tu as appris aujourd'hui. C'est normal, qu'il t'apprenne autre chose que du positif, surtout lors d'une séparation.

Setsu Fuuizumi
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